Présidentielle au Gabon : Ali Bongo Ondimba défend son bilan

Face au Parlement réuni en Congrès mardi 28 juin, Ali Bongo Ondimba, candidat à un deuxième mandat, a passé en revue son septennat à moins de deux mois de l’élection présidentielle gabonaise du 27 août.

Ali Bongo Ondimba à la tribune du Parlement, le 28 juin 2016, à Libreville. © Présidence gabonaise.

Ali Bongo Ondimba à la tribune du Parlement, le 28 juin 2016, à Libreville. © Présidence gabonaise.

Publié le 29 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Quatre ans après avoir présenté son plan « Gabon émergent » au Parlement, Ali Bongo Ondimba était de retour face aux députés et sénateurs mardi 28 juin. Dans un contexte cette fois bien différent : candidat à sa succession, il s’est livré au périlleux exercice du bilan.

Une économie sortie « de la léthargie » 

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Infrastructures, construction de ponts ou de routes et accès à l’électricité : le chef de l’État a égrainé les chiffres, axant son discours sur l’économie gabonaise, minée par l’effondrement des cours du pétrole. « Grâce aux réformes que nous avons engagées et à un effort d’investissement sans précédent, nous sommes petit-à-petit sortis de la léthargie », s’est-il félicité, misant sur le secteur hors pétrole, dont le bois, l’agriculture et le manganèse, pour tirer une croissance qui devrait être « modérée » en 2016, selon les prévisions de la Banque mondiale et du FMI.

Un état des lieux que le président a sans surprise dépeint sous un jour positif, admettant toutefois éprouver quelques frustrations, notamment au sujet du logement. « Il nous faut travailler davantage », a-t-il souligné.

« Des torrents de haine »

À quelques semaines de l’élection présidentielle, Ali Bongo Ondimba est également revenu sur le climat politique parfois délétère de la campagne électorale, évoquant des « torrents de haine que les uns déversent sur les autres ».

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« Comment ne pas être grave quand on voit avec quel acharnement certains ont décidé de transformer le débat politique en une guerre totale, en jouant avec des mots explosifs ? », s’est-il inquiété, dénonçant l’attitude de certains « pyromanes ».

Vers une révision du code électoral ?

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Une partie du discours a particulièrement attiré l’attention. À la fin de son allocution, le chef de l’État s’est dit ouvert à une « remise à plat de [l’]architecture institutionnelle ». « Je suis prêt à toutes ces discussions, dans le respect de nos institutions. Je suis prêt à discuter de tout, y compris des mandats politiques », a-t-il déclaré.

Une petite phrase qui fait beaucoup parler. Si certains y voient une possible révision constitutionnelle ou encore une modification du septennat, de tels changements ne devraient pas concerner les sept années à venir. Dans son discours, ABO a en effet évoqué « le septennat qui va s’ouvrir », laissant entendre que des débats sur une éventuelle révision constitutionnelle pourraient avoir lieu après les élections présidentielle et législatives, s’il l’emporte.

En 2003, Omar Bongo Ondimba avait ajouté au septennat une autre réforme constitutionnelle contestée, le scrutin à un tour « pour toutes les élections politiques ». Une modalité électorale toujours dénoncée par l’opposition, dont la dispersion et la multiplication des candidatures pourrait jouer en faveur d’Ali Bongo Ondimba.

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