Mali : l’ONU renforce les effectifs et le mandat de la Minusma
Le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé mercredi le mandat de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) et décidé le renforcement de ses effectifs, comme le suggérait le secrétaire général Ban Ki-moon dans un rapport remis au Conseil de sécurité fin mai.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté mercredi 29 juin l’envoi de 2500 Casques bleus supplémentaires à la mission onusienne dont le mandat expirait officiellement le 30 juin. La résolution, préparée par la France et adoptée à l’unanimité des 15 pays membres, renouvelle pour un an le mandat de la Minusma.
Elle fait passer l’effectif autorisé des Casques bleus à 13 289 soldats (au lieu de 11 240) et 1 920 policiers (contre 1 440). Le Conseil de sécurité a donc suivi les recommandations du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui, dans un rapport remis le 31 mai, avait suggéré de donner des moyens supplémentaires aux Casques bleus, cibles régulières d’attaques.
L’ambassadeur français François Delattre a également précisé que cette résolution allait permettre le déploiement de contingents européens très spécialisés comme des forces spéciales ou des capacités de renseignement.
Objectif : l’application de l’accord de paix
La Minusma a désormais pour priorité stratégique d’aider le gouvernement malien à appliquer l’accord de paix conclu il y a un an avec des groupes armés du Nord, à rétablir son autorité sur le nord et le centre du pays, et à organiser des élections crédibles. La mission est autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat.
Le Conseil demande aux signataires d’accélérer l’application de l’accord afin que les populations du pays puissent bénéficier concrètement des avantages de la paix. « L’ONU devra définir avec Bamako des critères et des échéances concrets pour juger des progrès dans la mise en oeuvre de l’accord », ajoute le texte. La résolution menace de sanctions ciblées (gel des avoirs et interdiction de voyager) les fauteurs de trouble qui ne respecteraient pas l’accord ou s’attaqueraient à la Minusma.
Protection des civils
Une autre priorité fixée aux Casques bleus est la protection des civils. Pour cela, ils devront anticiper et écarter les menaces des groupes armés et les contrer en particulier en patrouillant dans les zones où les civils sont en danger. Ils pourront même mener des opérations directes contre les jihadistes, mais seulement en cas de menaces graves et crédibles.
L’ONU devra aussi prendre des mesures pour mieux protéger ses Casques bleus, qui ont payé un lourd tribut depuis leur déploiement en 2013. Depuis un an, la Minusma a eu 27 soldats tués et 112 blessés. Elle est devenue la plus dangereuse des 16 missions des Nations unies actuellement déployées.
Les Français pourront intervenir en renfort
La résolution rappelle enfin que les milliers de soldats français présents au Mali et plus largement au Sahel sont autorisés à prêter main forte aux Casques bleus quand ceux-ci font face à une menace grave et imminente.
S’adressant au Conseil par vidéo-conférence, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a souligné que le texte adopté intègrait les attentes du gouvernement malien. Il a réaffirmé l’engagement de Bamako à tout mettre en oeuvre pour une application diligente et intégrale de l’accord de paix.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- À Casablanca, la Joutia de Derb Ghallef en voie de réhabilitation
- Mali : ce que l’on sait de la disparition de Daouda Konaté
- En RDC, la nouvelle vie à la ferme de Fortunat Biselele
- Présidentielle en Côte d’Ivoire : la compagne de Tidjane Thiam sort de l’ombre
- Présidentielle en Côte d’Ivoire : la stratégie anti-fake news d’Alassane Ouattara