Angola : la justice ordonne la libération conditionnelle de 17 opposants dont le rappeur Luaty Beirao

Leur remise en liberté était demandée depuis des mois par les organisations de défense des droits de l’homme. La justice angolaise aura finalement ordonné mercredi la libération conditionnelle des 17 opposants angolais condamnés à des peines de 2 à 8 ans de prison, dont celle du rappeur Luaty Beirao.

Publié le 29 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Saisi par la défense, le tribunal suprême de Luanda a ordonné mercredi 29 juin « la libération conditionnelle des 17 requérants qui vont être assignés à résidence qui prend effet à compter de ce jour », selon le jugement rendu public.

Selon les services pénitentiaires, ils n’étaient plus dans leurs cellules mercredi après-midi, mais attendaient toujours de quitter la prison.

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L’avocat de la défense Francisco Miguel Michel s’est dit très heureux de la décision rendue par le tribunal suprême. « N’importe quel tribunal qui veille à l’application de la justice aurait agi de la sorte », a-t-il estimé, affirmant que ses clients n’avaient commis aucun crime.

Procès décrié

Ces dix-sept opposants politiques angolais avaient pour la plupart été arrêtés en juin 2015. Avant leur interpellation, ils avaient à plusieurs reprises réclamé le départ du président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979.

Poursuivis pour « rébellion et tentative de coup d’État » contre le président angolais, ils avaient été condamnés fin mars à des peines de 2 à 8 ans de prison au terme d’un procès fleuve, très décrié par les organisations de défense des droits de l’homme. Des charges que les accusés ont par ailleurs toujours niées.

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« Ils doivent être libérés »

Le rappeur Luaty Beirao, qui avait mené une grève de la faim de 36 jours en septembre-octobre, avait pour sa part été condamné à cinq ans et demi de prison pour rébellion contre le président la République, association de malfaiteurs et falsification de documents.

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« La condamnation de ces 17 activistes pacifiques est un affront à la justice. Ils doivent être libérés », s’était alors insurgé le secrétaire général d’Amnesty, Salil Shetty.

Peu après leur condamnation, un groupe se réclamant du collectif Anonymous avait revendiqué une série d’attaques contre les sites internet officiels angolais en signe de protestation. « Les vrais criminels sont dehors », avait affirmé le groupe Anonymous Portugal dans un court message, avant d’ajouter : « quatre à huit ans de prison… Et des attaques contre les droits de l’homme qui ne seront jamais dévoilées. La lutte continue ».

Les opposants, qui avaient fait appel de cette condamnation, attendent toujours la décision finale de la justice.

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