Marsa Maroc plébiscité pour son introduction en bourse
La mise sur le marché boursier de 40% du capital du leader de la manutention portuaire au Maroc, pour 1,9 milliard de dirhams (174,4 millions d’euros), a connu un véritable engouement de la part des investisseurs. Et le meilleur reste à venir…
« L’opération a été un franc succès », nous lance d’emblée un patron d’une société de Bourse à Casablanca. Le syndicat de placement (réunissant quasiment tous les opérateurs du marché) espérait une clôture anticipée dès le 23 mars, mais finalement ce n’est que le 27 juin que les souscriptions pour Marsa Maroc ont été arrêtées, soit trois jours avant la fin du délai.
« Il faut s’attendre à un taux de sursouscription très élevé, mais aujourd’hui il est difficile d’avancer un chiffre précis ». Dans le calendrier de cette opération de privatisation via le marché boursier, il est prévu une publication des résultats définitifs le 12 juillet.
Des ratios attrayants
La première cotation de Marsa Maroc devrait intervenir le 19 juillet. Et le marché retient déjà son souffle. « Il est quasi certain que le cours de l’action va s’envoler vu l’attractivité des indicateurs présentés par la société », affirme Zineb Bellafqih, analyste chez Valoris Management.
Introduit à un cours entre 55 et 71 dirhams (selon les catégories de souscripteurs), le titre Marsa Maroc affiche de bons ratios boursiers.
Son multiple des cash flows (P/CF), de 7,5, est largement au-dessus de la moyenne du marché. Et le multiple des bénéfices (PER), fixé à hauteur de 12,7, est également très attractif par rapport à la moyenne sur la place de Casablanca (autour de 18).
« En plus, la société a été très conservatrice dans ses prévisions pour les années à venir, ce qui veut dire qu’elle ne pourrait faire que mieux par rapport aux résultats prévus dans son business plan », nous explique notre analyste.
L’action Marsa Maroc devrait également tirer profit de l’effet mécanique engendré par la sursouscription. « Les investisseurs institutionnels vont chercher à acheter plus d’actions pour renflouer cette ligne dans leur portefeuille, tandis que les petits porteurs, comme d’habitude, revendront assez rapidement en se contentant de la plus-value réalisée au courant des premières semaines de cotation », présage Zineb Bellafqih.
Une bouffée d’air pour la place de Casablanca
Avec l’injection d’une grosse structure publique dotée de 5 milliards de dirhams de capitalisation boursière (dont 40% de flottant), cette opération vient redonner vie à un marché boursier à l’agonie depuis plusieurs années.
Les autorités publiques cherchent d’ailleurs à le réanimer à travers cette privatisation qui vient à la suite d’une refonte de l’arsenal juridique mais aussi un processus de démutualisation du capital de la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca.
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