Maroc : la réforme des retraites en passe d’être approuvée au Parlement

Les trois textes de lois traitant des pensions civiles ont été votés par la Chambre des conseillers mardi. Le gouvernement Bekirane semble en bonne voie de réussir son passage en force sur l’inévitable réforme des retraites des fonctionnaires. Mais les syndicats poursuivent leurs manœuvres pour tenter de retarder ce chantier.

Abdelilah Benkirane, ancien chef du gouvernement marocain. © Hassan Ouazzani/JA

Abdelilah Benkirane, ancien chef du gouvernement marocain. © Hassan Ouazzani/JA

fahhd iraqi

Publié le 30 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

La bataille a été dure, mais au final, le gouvernement est en passe de réussir son pari : faire adopter une réforme des retraites des 800 000 fonctionnaires adhérents à la Caisse marocaine des retraites (CMR) avant la fin de son mandat.

L’arsenal législatif, constitué de trois textes de lois traitant des pensions civiles, a finalement été voté à la majorité à la Chambre des conseillers mardi 28 juin. La chambre haute du Parlement marocain est prioritaire sur la Chambre des représentants sur ce texte.

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« Cela n’a pas été une partie de plaisir, avec un blocage qui a duré de nombreux mois, mais le gouvernement a pu profiter de la dispersion dans les rangs de l’opposition », analyse un politologue qui a requis l’anonymat, en référence à l’attitude du groupe du parti de l’Istiqlal à la Chambre des conseillers, jusque-là réputé dans l’opposition aux projets du gouvernement.

Les conseillers de Hamid Chabat, le secrétaire général de l’Istiqlal, se sont en effet abstenus de voter en commission, permettant ainsi aux textes de passer au vote en plénière.

« C’est à la fois un gage de bonne volonté à l’adresse du Parti de la justice et du développement [PJD, le parti islamiste qui dirige le gouvernement] avec lequel l’Istiqlal est à nouveau prêt à gouverner, mais aussi une manifestation de mécontentement vis-à-vis des attaques du régime dont ce parti prétend être la cible », poursuit notre source.

Les manœuvres se poursuivent

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La réforme de la retraite, objet d’un violent bras de fer entre syndicats et gouvernement quasiment depuis le début du mandat d’Abdelilah Benkirane, franchit ainsi une étape cruciale dans le processus d’adoption. Elle devrait désormais passer à l’examen en commission puis au vote par la Chambre des représentants dans les semaines à venir.

Mais les principaux syndicats ne baissent pas les bras pour autant. À la Chambre des conseillers, ils ont réussi à réunir plus de 40 signatures (le tiers des sièges) pour la création d’une commission d’enquête au sujet de la Caisse marocaine des retraites (CMR) qui sert les pensions des fonctionnaires et qui est la principale caisse concernée par cette première phase de la réforme de retraite. Celle-ci prévoit d’ailleurs le relèvement progressif de l’âge de départ à la retraite de 60 à 63 ans et du taux de cotisation salariale de 20% à 24%.

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La création de cette commission d’enquête pourrait retarder l’approbation des textes par la Chambre des représentants, où le PJD et ses alliés au gouvernement seront sans doute contraints de faire jouer leur majorité numérique.

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