L’offensive tchadienne contre Boko Haram monte en puissance au Nigeria

La situation à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun est extrêment tendue. De violents combats y opposaient mercredi matin soldats camerounais et islamistes nigérians de Boko Haram dans la ville de Fotokol, tandis que l’armée tchadienne a lancé la veille une opération de ratissage dans la ville nigériane voisine de Gamboru.

Des hélicoptères d’attaque Mi-8 survolent Fotokol au Cameroun le 1er février 2015. © AFP

Des hélicoptères d’attaque Mi-8 survolent Fotokol au Cameroun le 1er février 2015. © AFP

Publié le 4 février 2015 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour à 10 heures

Prise de Gamboru, combats à Fotokol

Au lendemain du déclenchement de l’offensive terrestre de l’armée tchadienne au Nigeria depuis Fotokol, des islamistes sont entrés dans la ville, selon des sources sécuritaires camerounaises. "Les gars (islamistes) sont entrés ce (mercredi) matin. Les combats entre eux et nos soldats sont très forts", a déclaré une source sécuritaire établie dans la ville, jointe par l’AFP depuis Yaoundé. "Des personnes qui se sont enfermées chez elles me disent qu’elles ne savent pas quoi faire pour sortir", a indiqué une autre source proche des service de sécurité.

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Un pont d’à peine 500 mètres sépare Fotokol de Gamboru. À partir de certains villages frontaliers nigérians situés près de Gamboru, il est possible d’entrer aisément à Fotokol. "Quand les Tchadiens sont entrés (mardi) à Gamboru, les Boko Haram qui se trouvaient dans cette ville et dans certains villages les ont contournés pour se retrouver ce matin à Fotokol", a-t-on expliqué de source sécuritaire camerounaise.

À Gamboru, totalement désertée par la population, l’armée tchadienne a lancé mercredi matin une opération de ratissage contre les islamistes, a constaté un journaliste de l’AFP. Des tirs d’armes automatiques retentissaient dans la ville. Mardi au matin, des blindés et des fantassins tchadiens ont franchi le pont séparant les deux villes, après d’importants bombardements aériens et d’artillerie et des échanges de tirs nourris avec les islamistes.

Les opérations aériennes ont duré près d’une heure avant le passage des troupes, qui sont entrées dans Gamboru vers 10h00 GMT. L’intégralité du contingent de 2 000 hommes environ, selon des  sources militaires, était entré au Nigeria à la mi-journée.

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La ville a été durement touchée avec de nombreuses maisons détruites et des véhicules calcinés. De source militaire, les soldats tchadiens appuyés par un hélicoptère survolant en permanence la ville ont fait face à des snipers cachés dans des maisons.

Positionnement au Niger et poursuite des opérations à Malam Fatori

Parallèlement, "un contingent d’environ 400 véhicules et des chars est positionné de Mamori à Bosso", deux bourgades de l’est nigérien, qui ne sont séparées du Nigeria que par une rivière, la Komadougou Yobé, a annoncé la radio privée Anfani, basée à Diffa (sud du Niger).

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N’Djamena n’a pas confirmé ce mouvement de troupes au Niger mais, selon des habitants, cette concentration totalise plus de 500 véhicules. Elle pourrait annoncer une attaque imminente sur Malam Fatori, contrôlée par Boko Haram et située de l’autre côté de la rivière. Les combattants islamistes ont pris position sur la rive nigériane et sont équipés de matériel anti-aérien monté sur des pick-up, selon ces témoignages.

Accord du Nigeria

Après avoir longtemps refusé toute ingérence étrangère, les autorités nigérianes, qui n’arrivent pas à enrayer seules l’expansion militaire de Boko Haram, a déclaré auparavant que la présence de troupes tchadiennes ne remetyait pas en cause "l’intégrité territoriale du Nigeria".

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Contrairement au Cameroun dont les forces qui protégeaient Fotokol depuis des mois, sont restées sur leurs positions, le Tchad, étant membre avec le Nigeria et le Niger de la Multinational joint task force (MNJTF), bénéficie d’un "accord de poursuite" de Boko Haram en territoire nigérian.

Renseignement français

Si les responsables de l’opération Barkhane n’enverront aucun soldat au Nigeria, Paris soutient l’action tchadienne avec des missions de reconnaissance au-dessus du Tchad et du Cameroun, ont indiqué mardi des sources officielles françaises. La France a précisé que du renseignement était délivré à ces pays largement impliqués dans la lutte contre Boko Haram.

(Avec AFP)

 

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Des hélicoptères de combat à Fotokol, au Cameroun, le 1e février 2015. © AFP

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