Côte d’Ivoire : pourquoi Francis Wodié a démissionné du Conseil constitutionnel

 Francis Wodié n’a pas été démis de la présidence du Conseil constitutionnel ivoirien : il a démissionné pour des raisons de procédure… et de tempérament.

Francis Wodié, en octobre 2010 à Paris. © Vincent Fournier/J.A.

Francis Wodié, en octobre 2010 à Paris. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 3 février 2015 Lecture : 1 minute.

L’affaire fait grand bruit : Francis Wodié, 79 ans, a démissionné le 2 février de son poste de président du Conseil constitutionnel, qui validera candidatures et résultats de la prochaine présidentielle, prévue fin 2015. Il a été remplacé dès le 3 février par Mamadou Koné, magistrat hors hiérarchie qui occupait jusqu’à présent la présidence de la Cour suprême. Beaucoup, notamment les adversaires du chef de l’État, y voient les prémices des grandes manœuvres en vue du scrutin présidentiel et la volonté d’Alassane Ouattara d’asseoir un homme de confiance à la tête de cette institution capitale pour faciliter sa réélection.

Il n’en est rien : Wodié n’a pas été remercié, il a claqué la porte. Et cette décision n’a rien à voir avec les élections… Tout commence par une banale histoire de procédure. La Côte d’Ivoire doit, comme tous les États membres de l’Union africaine, ratifier un texte adopté au niveau panafricain. Un simple protocole additionnel qui passe par le Conseil des ministres puis par l’Assemblée nationale. Avant sa promulgation par le chef de l’État, il est envoyé au Conseil constitutionnel pour vérifier sa conformité avec la Loi fondamentale. Francis Wodié s’insurge contre cette procédure qu’il juge inappropriée : le texte aurait dû passer en premier devant le conseil, et donc effectuer le chemin inverse. 

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Arbitrage de l’exécutif

Débat au sein de l’institution, au cours duquel il est mis en minorité, les autres membres estimant qu’il n’y a aucun problème, ni sur la procédure de saisine ni d’ailleurs sur le fond et la conformité avec la Constitution. Wodié, professeur de droit émérite (le premier agrégé de l’Histoire du pays) depuis les années soixante, ne supporte pas d’être ainsi contesté et attend un arbitrage de l’exécutif… qui ne viendra jamais. Vexé, il a donc décidé de tirer sa révérence. Dommage, l’ex-patron du Parti ivoirien des travailleurs (PIT) méritait une autre sortie… 

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