Tchad : les violeurs de Zouhoura condamnés à dix ans de travaux forcés

Six des sept jeunes hommes déférés devant la justice pour avoir violé Zahara Mahamat Yosko, dite Zouhoura, ont été condamnés jeudi à dix ans de travaux forcés par la cour criminelle de N’Djamena, a déclaré le procureur général.

Zouhoura, victime d’un viol collectif au Tchad, a brisé le silence lors d’une conférence de presse le 18 mars 2016 à Paris. © Alain Jocard/AFP

Zouhoura, victime d’un viol collectif au Tchad, a brisé le silence lors d’une conférence de presse le 18 mars 2016 à Paris. © Alain Jocard/AFP

Publié le 1 juillet 2016 Lecture : 1 minute.

Sur les sept accusés, ils n’étaient que six à comparaître jeudi 30 juin. L’un d’entre eux, en cavale depuis la mi-juin, a en effet été jugé par contumace.

Le fugitif « localisé »

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« L’un des deux fugitifs a été retrouvé mardi 28 juin », explique le procureur général, contacté par Jeune Afrique. « Quant au deuxième évadé qui n’était pas présent jeudi mais qui a été condamné, un mandat d’arrêt a été émis et nous l’avons localisé dans la capitale ce matin. Les policiers sont actuellement à sa recherche », a ajouté le procureur.

Les avocats de la famille de Zouhoura absents

L’un des sept accusés a pour sa part écopé d’un an de prison ferme pour avoir diffusé des images du viol sur Internet. Si la cour a estimé qu’il n’était pas impliqué dans l’agression sexuelle de la lycéenne, elle l’a jugé coupable du délit d’apologie de crimes de viol.

Les avocats de l’accusation comme la famille de Zahara Mahamat Yosko n’étaient pas présents lors du délibéré jeudi.

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Manifestations contre le pouvoir 

Le 8 février 2016, le viol collectif de cette lycéenne de 16 ans avait bouleversé le pays. La jeune femme avait brisé la loi du silence, demandant que justice soit rendue pour elle comme pour les victimes d’agressions sexuelles.

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Son témoignage avait provoqué une vive polémique sur l’impunité des familles de hauts dignitaires du régime et donné lieu à des manifestations dans plusieurs villes du Tchad.

Une contestation qui avait finalement conduit le président tchadien, en pleine campagne électorale, à réagir. « Je condamne fermement cet acte et rassure toutes les filles, toutes les mères, tous les jeunes, bref tous les Tchadiens que justice sera rendue et que plus jamais cela ne se répétera », avait assuré Idriss Déby Itno, sans pour autant calmer la colère des manifestants.

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