Burkina : vers de nouvelles expertises dans le dossier Sankara
Le parquet militaire va étendre la contre-expertise ADN aux douze autres victimes dans le dossier Thomas Sankara, après avoir requis le consentement des familles concernées.
Cette nouvelle contre-expertise devrait permettre « d’étoffer le dossier et d’éviter une vice de procédure », a déclaré Me Stanislas Bénéwendé Sankara, un des avocats de la famille Sankara, le 30 juin.
Les corps présumés du capitaine Thomas Sankara et de ses 12 compagnons, tués avec lui le 15 octobre 1987 lors du coup d’État qui a porté au pouvoir l’ex-président aujourd’hui déchu Blaise Compaoré, avaient été exhumés fin mai 2015 afin de confirmer leur identité et de lever le voile sur les circonstances de leur mort.
Les résultats des tests ADN alors réalisés en France n’ont pas permis d’identifier les victimes, les ADN n’étant pas « détectables ».
Après l’échec de l’identification, seulement deux familles – dont celle de Thomas Sankara – avaient demandé une contre-expertise des présumés restes de leurs proches enterrés à la sauvette au cimetière de Dagnoën, quartier populaire de Ouagadougou.
D’autres familles réclament une contre-expertise
À la demande du juge d’instruction, les autres familles ont donné leur accord pour une nouvelle contre-expertise qui sera réalisée à Santiago en Espagne. Bénéwendé Sankara a indiqué que les résultats pourraient être disponibles dans quelques semaines.
« Étendre cette contre-expertise aux treize corps permettra d’étoffer davantage le dossier et éviter tout vice de procédure », s’est-il réjoui.
La justice militaire avait émis début décembre 2015 un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire, pour son implication présumée dans l’assassinat de Thomas Sankara.
Il est poursuivi pour assassinat, attentat et recel de cadavre dans le cadre de l’enquête ouverte fin mars 2015 par les autorités de la transition burkinabé.
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