L’argent des Africains : Aboubaker, kinésithérapeute à Djibouti – 703 euros par mois

À 29 ans, Aboubaker est kinésithérapeute à Djibouti et gagne 138 000 francs djiboutiens par mois. Pour ce nouvel épisode de la série sur l’Argent des africains, il nous ouvre son portefeuille et nous dit tout sur ses projets d’avenir.

Aboubaker est kinésithérapeute depuis maintenant trois ans. © DR

Aboubaker est kinésithérapeute depuis maintenant trois ans. © DR

Publié le 20 juillet 2016 Lecture : 3 minutes.

Aboubaker exerce le métier de kinésithérapeute depuis 2013. « Je suis vraiment très heureux d’avoir suivi cette voie, c’est un beau métier », commente le jeune kiné. C’est grâce à un concours lancé par le ministère de la Santé en 2010 qu’il a pu obtenir une bourse afin de poursuivre une formation de trois ans en Algérie.

Depuis son retour à Djibouti, Aboubaker a le statut de technicien de santé et gagne un salaire de 138 000 francs djiboutiens (703 euros) par mois.

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Épargne pour son master : environ 400 euros

Aboubaker n’a pas l’intention de s’arrêter à sa formation en Algérie, et prévoit d’aller se perfectionner en septembre prochain dans un institut de Casablanca, au Maroc. Pour financer ce master de 8148 euros, Aboubaker épargne tous les mois entre 356 et 409 par mois.

Une formation qui n’est pas encore reconnue dans son pays mais qu’importe. « Je ne suis pas le seul à faire ce pari, certains amis ont déjà obtenu ce diplôme et attendent actuellement sa validation », explique Aboubaker. Et d’ajouter : « Avec mes confrères, nos espoirs reposent sur le nouveau ministre de la Santé, un homme jeune et dynamique qui m’a l’air de vraiment vouloir faire avancer le secteur ».

Loyer, factures et transports : 169 euros

Célibataire, Aboubaker vit avec sa famille et ne contribue pas au paiement du loyer, « c’est d’ailleurs ce qui me permet d’économiser autant », explique le kiné.

Il paie néanmoins des frais de 22 euros pour sa connexion internet. Pour son téléphone, qu’il utilise comme un outil de travail, il achète des cartes prépayées pour 15 à 20 euros par mois, selon sa charge de travail.

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Pour ses déplacements, Aboubaker utilise sa moto : il dépense environ 127 euros par mois pour son essence. « J’aurais préféré avoir une voiture, mais ça ne servirait à rien pour l’instant, puisque je pars au Maroc à la fin de l’été ».

Alimentation et loisirs : 66 euros

Côté alimentation, Aboubaker est chouchouté par sa mère, qui fait la cuisine : « C’est sûr que je ne m’en plains pas ! ». S’il fait parfois des petites courses pour la maison, elles ne lui coûtent pas plus que 5 euros par mois.

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Aboubaker sort au restaurant avec ses amis une fois tous les dix jours environ, « parfois plus, s’il y a des occasions à fêter ». Il estime à 61 euros ses dépenses mensuelles pour les sorties entre amis.

Économe, il n’a pas vraiment de budget pour s’acheter des vêtements, « sauf si un ami est à l’étranger, par exemple en Tunisie, et que je lui demande de m’apporter une chemise de bonne qualité » . 

Imprévus : 59 euros

Le reste du budget d’Aboubaker est consacré à diverses dépenses qui peuvent survenir durant le mois : « par exemple, quand je dois m’acheter de l’électronique, comme ce nouveau téléphone que j’ai pris cette semaine ».

Le jeune dijboutien a aussi la main sur le cœur et n’hésite pas à dépanner sa famille ou ses amis qui sont dans le besoin. « Ici, on vit en communauté, c’est naturel de se serrer les coudes ! »

Si Aboubaker estime qu’il vit confortablement par rapport aux autres djiboutiens, il précise : « c’est uniquement parce que je n’ai pas de famille à ma charge ».

Fonder une famille et construire sa maison à Djibouti, c’est d’ailleurs ce dont rêverait le kiné à son retour du Maroc. « Il n’est pas question pour moi de faire ma vie ailleurs qu’ici », affirme Aboubaker.

« Djibouti est un terrain fertile. Avant, il n’y avait qu’un centre de santé, très peu d’écoles, un seul lycée… Aujourd’hui les choses avancent. » Il ajoute : « Je fais partie de ces jeunes formés au frais de l’État. Ce serait ingrat de ma part d’aller vivre ailleurs, même si j’ai adoré l’Algérie. »

Et de conclure : « Je sens que je dois apporter ma pierre à l’édifice, et être à la hauteur de la chance qui m’a été donnée par mon pays ».

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