Maroc : le sac en plastique définitivement banni à partir de ce 1er juillet

Ce vendredi, le Maroc sonne officiellement la fin des sacs en plastique. Mais les pays est confronté à la réalité du marché informel et le retard pris par les industriels dans leur reconversion. 

Un sac en plastique met entre 100 et 400 ans pour se dissoudre dans la nature. © Musadeq Sadeq/AP/SIPA

Un sac en plastique met entre 100 et 400 ans pour se dissoudre dans la nature. © Musadeq Sadeq/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 1 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

À partir de ce vendredi, la fabrication et la commercialisation des sacs en plastique sont interdites au Maroc. Comme en France où une loi similaire est entrée en vigueur ce 1er juillet, le royaume veut combattre ce fléau écologique en prenant une décision radicale. Et pour cause : quelque 26 milliards de sacs plastiques (soit 900 sacs par habitant) y sont consommés en moyenne chaque année, faisant du royaume le deuxième pays utilisateur de cette matière après les États-Unis.

Le royaume du plastique

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Une réalité qui fait mal pour un pays qui veut se positionner en tant que meneur régional contre le réchauffement climatique. Du 7 au 18 novembre, il accueille la conférence des Nations unies sur le climat, Cop22. L’interdiction des sacs en plastique est donc pour lui une question d’image qu’il cherche à promouvoir en associant la société civile. Des campagnes de ramassage ont été organisées le mois dernier un peu partout au Maroc, appelant les citoyens à utiliser les sacs en papier ou les paniers en osier.

Gare aux contrevenants !

Pour réussir son challenge environnemental, le gouvernement a frappé fort en termes de sanctions. Les fabricants devront payer une amende de 200 000 à 1 million de dirhams s’ils contreviennent à la loi. De même pour les distributeurs qui risquent de débourser entre 10 000 et 500 000 dirhams. Ne seront épargnés que les sacs isothermes, de congélation, ceux destinés au secteur agricole et industriel ou encore à la collecte des déchets ménagers, qui doivent cependant obéir à des mesures de conformité à préciser ultérieurement par voie réglementaire.

Un fonds d’aide créé sur le tard

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Pour autant, la reconversion ne sera pas facile en raison du marché informel et du retard pris par une industrie plasturgique qui emploie plus de 50 000 personnes. Le 4 mai, soit cinq mois après la promulgation de la loi au Bulletin officiel, le gouvernement a mis en place un fond d’accompagnement de 200 millions de dirhams (18 millions d’euros) pour aider les fabricants à se reconvertir dans d’autres types de sacs, plus écologiques. Au 20 juin, seules 44 entreprises sur les 650 que compte le secteur ont souscrit à cette aide.

Autant dire que le Maroc n’a pas encore gagné son pari.

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