Zimbabwe : une manifestation de chauffeurs de bus réprimée par la police
La police a réprimé lundi à coups de matraque et de gaz lacrymogènes une manifestation de chauffeurs de transports publics qui protestaient lundi à Harare contre la corruption policière.
![Une manifestation contre le gouvernement du Zimbabwe le 28 mai 2016 à Bulawayo. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/07/05/2106bd101b2d89461a116ab66f694ebe66b2cb96.jpg)
Une manifestation contre le gouvernement du Zimbabwe le 28 mai 2016 à Bulawayo. © AFP
Les manifestants ont bloqué, lundi 4 juillet, des routes et mis le feu à des pneus dans l’est de la capitale du Zimbabwe, avant d’être dispersés par la police avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau.
« La police zimbabwéenne est consciente que des personnes veulent provoquer des troubles », a réagi la porte-parole de la police, Charity Charamba, lors d’une conférence de presse. « C’est la raison pour laquelle des officiers de police ont été déployés en nombre pour gérer tout désordre public », a-t-elle poursuivi. Au moins 30 personnes ont été arrêtées.
Les manifestations et les arrestations se multiplient
La grogne grandit au Zimbabwe depuis plusieurs mois et les manifestations, habituellement rares, se multiplient, tout comme les arrestations, à mesure que le gouvernement accentue la répression contre les voix contestataires. Le pays fait face à une grave crise de liquidités : en juin, il n’a pas pu payer la majorité des salaires des fonctionnaires.
La semaine dernière, des centaines de personnes ont bloqué le poste frontière de Beitbridge, limitrophe de l’Afrique du Sud, pour protester contre l’interdiction de l’importation de certains produits de base. Au moins 71 personnes ont été interpellées.
« La crise s’aggrave chaque jour »
Le mois dernier, au cours d’une manifestation à Harare contre le président Robert Mugabe, la police a arrêté 15 personnes, dont un journaliste et le frère d’Itai Dzamara, un militant de l’opposition porté disparu depuis plus d’un an. Les militants anti-Mugabe ont ensuite été libérés sous caution. En avril, le principal parti d’opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), avait rassemblé plus de 2 000 manifestants dans la capitale pour demander le départ du président.
« La crise s’aggrave chaque jour et la situation se détériore. Nous ne demandons rien d’autre que la démission du président Robert Mugabe », a déclaré lundi le porte-parole du MDC, Obert Gutu. « Nous appelons nos membres à participer à chaque manifestation légitime pour mettre la pression sur ce régime », a-t-il poursuivi.
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