L’ONU met en garde contre le risque d’une nouvelle flambée de violences en Centrafrique
Après une série de violents incidents survenus dans la capitale et plusieurs zones rurales, l’ONU a averti lundi, par voie de communiqué, que la situation sécuritaire pourrait à nouveau se dégrader dans le pays.
« Alors que 2016 avait débuté sous de bons auspices, avec les élections réussies de février 2016, les événements récents qui se sont déroulés à Bangui et dans plusieurs endroits du pays me font craindre une nouvelle escalade de violence dans les mois à venir », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, dans un communiqué rendu public lundi 4 juillet.
« Il est urgent de désarmer les groupes armés, qui restent bien trop puissants et ont toujours le potentiel de rallumer le conflit, de rétablir l’autorité étatique et l’état de droit, et de garantir la sécurité de tous les civils », a-t-il ajouté.
Regain des violences
Le jour-même, indique le haut responsable, les Casques bleus de la mission de l’ONU en Centrafrique (la Minusca) ont dû intervenir pour faire évacuer des membres de la police centrafricaine et de la mission onusienne qui se trouvaient dans les locaux d’un commissariat de la capitale encerclé par une foule hostile et armée.
Au total selon l’ONU, les heurts qui ont éclaté depuis mi-juin entre des éléments armés et les Casques bleus de la mission onusienne en Centrafrique (Minusca) dans l’enclave musulmane du PK5 de Bangui ont fait six morts (parmi les hommes armés) et blessé une quinzaine de civils. Le 24 juin, un Casque bleu sénégalais avait été tué dans les rues de la capitale par des hommes armés non identifiés et dans des circonstances non élucidées.
« Plusieurs incidents récents ont aussi eu lieu dans diverses régions, où les groupes armés continuent d’exercer leur contrôle, de commettre des violations graves des droits de l’homme et de prendre les civils pour proie », a souligné le Haut-commissaire. Selon l’ONU, ces affrontements impliquant des groupes armés, y compris les ex-Séléka et anti-Balaka, ont fait au moins 17 morts depuis début juin.
Abus commis par la LRA
Zeid Ra’ad Al Hussein a également exprimé sa préoccupation face aux violations continues des droits de l’homme commises dans le sud-est du pays par l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), qui s’est rendu coupable de meurtres à grande échelle, de mutilations, d’enlèvements, d’esclavage sexuel et de recrutement forcé d’enfants soldats.
S’appuyant sur des « informations crédibles et troublantes », le Haut-Commissaire s’est dit tout autant préoccupé par les violations et aux droits de l’homme qui auraient été commises cette fois par des membres de l’armée ougandaise déployés en Centrafrique dans le cadre d’opérations contre la LRA. Parmi ces allégations figurent notamment des accusations de violence et d’exploitation sexuelle, d’enlèvement et de mariage forcé.
« Les autorités ougandaises doivent garantir que d’autres abus ne surviennent pas, que tous les auteurs présumés fassent l’objet d’une enquête et qu’ils soient condamnés et punis avec toute la rigueur de la loi, si des preuves suffisantes sont réunies », a insisté le Haut-Commissaire.
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