Togo : l’ex-Premier ministre Agbéyomé Kodjo refuse l’investiture de son parti
Choisi samedi pour représenter sa formation à l’élection présidentielle qui devrait se tenir en avril prochain, l’ancien Premier ministre togolais Agbéyomé Kodjo a décliné l’offre, préférant s’investir pour la recherche d’un consensus pour la désignation d’un candidat unique de l’opposition.
La décision de ce ténor de l’opposition était attendue depuis plusieurs semaines. Agbéyomé Kodjo a choisi de ne pas s’ajouter à la multitude de candidats qui se déclarent quotidiennement pour briguer la magistrature suprême. "Je me suis mis à la disposition du peuple qui souhaite ardemment une candidature unique face à Faure Gnassingbé", a-t-il déclaré à Jeune Afrique.
Une position particulière au sein de l’opposition
Kodjo Agbéyomé a longtemps été un pilier du régime du feu président Gnassingbé Eyadema. Plusieurs fois ministre, président de l’Assemblée nationale, Premier ministre, il a occupé presque toutes les hautes fonctions de l’État. Entré en disgrâce en 2002 pour avoir critiqué la gestion du pouvoir par sa famille politique, Agbéyomé Kodjo connaitra l’exil jusqu’en 2005, année pendant laquelle il choisit de rentrer au pays après le décès de Eyadema.
Après un détour par la case prison, il fonde un parti, l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (Obuts). C’est avec cette formation qu’il arrivera troisième à la présidentielle de 2010.
Agbéyomé Kodjo, qui a tenté l’aventure des législatives de juillet 2013 avec un regroupement de partis, estime avoir été "trahi" par Jean-Pierre Fabre et veut désormais s’investir pour la désignation d’un unique porte flambeau de l’opposition, "condition essentielle" selon lui pour battre Faure Gnassingbé.
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Des candidatures qui foisonnent à quelques semaines du scrutin
Alors que le président sortant Faure Gnassingbé observe un silence total en ce qui concerne sa candidature, dans les rangs de l’opposition les candidatures se multiplient. Ils sont désormais près d’une dizaine à s’être déclaré. Parmi eux, on compte Jean-Pierre Fabre, le leader de l’opposition, et Alberto Olympio, neveux du premier président du Togo.
"Nous n’allions pas nous rajouter à cette liste déjà longue juste pour le plaisir d’aller aux élections", confie Agbéyomé Kodjo, qui espère parvenir dans une dizaine de jours à un consensus autour d’une personnalité.
Même s’il reste incontestablement le chef de l’opposition, Jean-Pierre Fabre est critiqué jusque dans son propre camp sur son incapacité supposée à fédérer autour de lui ses collègues de l’opposition. L’Alliance des démocrates pour le développement intégral (Addi), formation alliée à celle de Jean-Pierre Fabre au Parlement, a d’ailleurs choisi de présenter son propre candidat.
Pour Me Jil-Benoît Afangbedji, responsable d’une organisation de la société civile proche de l’opposition, Jean-Pierre Fabre devrait "revoir les choses, fédérer les forces autour de lui" car "s’il participe à la présidentielle dans les conditions actuelles et en absence des réformes réclamées, il se fera battre par le candidat du parti au pouvoir".
La question d’une candidature unique de l’opposition est récurrente au Togo, où la multiplicité des concurrents finit par jouer en faveur du président sortant.
>> Lire aussi Présidentielle togolaise 2015 : Faure Gnassingbé, comme dans un fauteuil ?
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