Tunisie – Alaeddine Yahia : « Le football africain est gangrené par la corruption »
Alaeddine Yahia, qui avait préféré décliner la convocation de Georges Leekens pour disputer la CAN afin de se consacrer à Caen, son club, a très mal vécu l’élimination de la Tunisie face à la Guinée équatoriale samedi (1-2), lors d’une rencontre entachée de décisions arbitrales très contestables. Le champion d’Afrique 2004 livre à Jeune Afrique sa vision de l’arbitrage sur le continent. Sans langue de bois…
Jeune Afrique : Comment avez-vous vécu la soirée de samedi ?
Alaeddine Yahia : J’étais en mise au vert avec mon club, et je regardais le match avec mon coéquipier Nicolas Seube. Je lui ai dit, alors que la Tunisie menait 1-0, que l’arbitre (le Mauricien M. Seechurn) allait siffler en fin de match un penalty contre elle. Il prenait tellement de décisions en faveur da la Guinée équatoriale que c’était évident. Et quand il a offert ce penalty imaginaire, je n’ai même pas été surpris. Il n’y a que ceux qui ne connaissent pas l’Afrique qui peuvent être étonnés… Sur le continent, quand tu mènes 1-0 à l’extérieur, le match n’est jamais fini.
Comment expliquez-vous qu’un arbitre puisse accorder un tel penalty ?
Il n’ya qu’un mot : corruption ! Avec de telles décisions, comment voulez-vous que le football africain soit crédible ? Ce n’est pas la première fois que cela arrive. On a vu des choses encore plus surprenantes, encore plus scandaleuses. Le football africain est gangréné par la corruption. Il faut couper les mauvaises racines au niveau de la gouvernance du football en Afrique. Sinon, il n’avancera jamais.
Y-a-t-il aussi une question de niveau ?
Il y a un manque de professionnalisme évident. Mais le gros problème, c’est la corruption. Qu’on ne vienne pas me dire qu’un arbitre va siffler en faveur de l’équipe qui accueille parce qu’il a peur de ne pas ressortir du stade vivant. En vérité, il aura surtout peur de ne pas toucher sa petite compensation financière !
Avez-vous discuté avec des joueurs de la sélection qui ont disputé ce match ?
Oui, brièvement. Ils ont le sentiment d’avoir été braqués, pour rester poli, car ce que j’ai entendu était beaucoup plus trash…
Espérez-vous que malgré tout, cette polémique puisse faire avancer les choses ?
Vous plaisantez ? À la limite, lors de la demi-finale Guinée équatoriale-Ghana, l’arbitre sera un peu plus surveillé. Mais après, il ne se passera rien, vous pouvez en être certain. Le président de la fédération Tunisienne, M. El Jeri, a démissionné de son poste à la CAF. C’est un signe fort, et à sa place, je me présenterais contre Hayatou lors de la prochaine élection !
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