Ouganda : la visite de Benyamin Netanyahou sous le signe de la lutte antiterroriste
Ce n’est certainement pas un hasard si le Premier ministre israélien a choisi l’Ouganda pour débuter son périple africain. Ce 4 juillet marquait en effet le quarantième anniversaire du raid israélien contre les preneurs d’otages du vol 139 d’Air France. Un raid au cours duquel son propre frère, Yonatan Netanyahou a trouvé la mort.
C’est donc à l’emplacement du drame, devant la tour de contrôle où s’est déroulé l’assaut, et à proximité de l’avion qui avait permis au commando israélien de débarquer sur le tarmac, que Benyamin Netanyahu a prononcé son discours. « C’est un jour très émouvant pour moi (…) Ce qu’il s’est passé il y a quarante ans a changé le cours de ma propre vie », a-t-il affirmé, visiblement très touché.
Mais très vite les intérêts diplomatiques ont repris le dessus, et, assimilant la prise d’otage de 1976 et les attentats palestiniens en Israël avec ceux revendiqués par l’État islamique à Paris, Bruxelles, ou Nairobi, il est revenu sur la nécessité commune de lutter « contre le terrorisme et ses sponsors ».
Israël revient en Afrique et l’Afrique en Israël »
La commémoration du raid israélien lui a donné l’occasion de rendre hommage à son hôte, et à son engagement contre les Shebab somaliens. « Il y a quarante ans ils ont atterri au plus profond de la nuit dans un pays mené par un dictateur brutal [Idi Amin Dada] qui a donné refuge aux terroristes, a-t-il insisté, aujourd’hui nous avons atterri au grand jour pour être accueilli par un président qui se bat contre le terrorisme. »
Se disant fier d’être le premier « Premier ministre israélien à visiter le continent africain depuis plus de 20 ans », il a appelé à ce que cet événement « marque un changement spectaculaire dans les relations entre l’Afrique et Israël. Et d’ajouter : « Après plusieurs décennies (…) Israël revient en Afrique et l’Afrique en Israël ».
Sommet régional
Son hôte Yoweri Museveni, est naturellement revenu sur ce volet sécuritaire, rappelant à de nombreuses reprises que l’Ouganda ne « pouvait supporter aucune forme de fanatisme ». Dans une référence à peine voilée à sa propre histoire, il a estimé que les mouvements de libération ne combattaient que pour une « cause juste, et n’utilisent jamais de méthodes terroristes ».
Erreur de langage ou propos délibérés, le président ougandais a par ailleurs constamment évoqué la « Palestine » à chaque fois qu’il s’agissait d’Israël, un incident qui a heurté plusieurs médias en Israël. Il a également insisté sur la nécessité pour « tous les deux (qui) habitent la même terre, de se mettre d’accord pour habiter côte à côte dans deux États. »
Habiter côte à côte dans deux États »
Après cette cérémonie du souvenir, Benyamin Netanyahou s’est rendu à la State House (Palais présidentiel) pour s’entretenir avec le président ougandais, avant de participer à une rencontre avec les responsables de sept États africains pour un mini-sommet régional. L’occasion pour Netanyahou, isolé diplomatiquement, de tenter de nouer de nouveaux liens avec les chefs d’État présents pour l’occasion, comme Paul Kagame, Salva Kiir, Uhuru Kenyatta, ou encore Edgar Lungu.
Si la teneur des discussions de ce sommet régional n’a pas fuité dans les détails, Museveni a précisé que « sur les nombreuses questions soulevées, la première avait été la sécurité ». Benyamin Netanyahou a quant à lui insisté sur le fait que ce « changement monumental dans les relations entre Israël et l’Afrique » pouvait avoir un impact dans la lutte contre « ceux qui détruisent nos vie et nos espoirs ».
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