Guerre en Irak : un rapport dresse un bilan sévère de l’intervention du Royaume-Uni

La rapport de la commission Chilcot, mise en place il y a sept ans pour passer au crible la participation du Royaume-Uni dans la guerre en Irak en 2003 aux côtés des Américains, a été rendu public mercredi. Et le bilan est sévère.

Le Premier ministre britannique Tony Blair et le président américain G. W Bush à la Maison Blanche le 16 avril 2004. © AFP

Le Premier ministre britannique Tony Blair et le président américain G. W Bush à la Maison Blanche le 16 avril 2004. © AFP

Publié le 6 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

« Le Royaume-Uni a envahi l’Irak en 2003 sans avoir épuisé les options pacifiques et sans préparation adéquate face aux conséquences », a déclaré John Chilcot, le président de la commission du même nom, en présentant les conclusion du rapport. Celui-ci dresse un bilan sévère de l’action du Premier ministre britannique Tony Blair, et accuse le dirigeant travailliste de s’être engagé à suivre le président américain George Bush quoi qu’il arrive, sans questionner sa politique.

L’action militaire n’était pas inévitable

Selon le rapport,  l’action militaire en Irak n’était pas inévitable à l’époque. « Le Royaume-Uni avait décidé de se joindre à l’invasion de l’Irak avant que toutes les alternatives pacifiques pour obtenir le désarmement (du pays) ne soient épuisées », a-t-il dénoncé.

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« En mars 2003, il n’y avait pas de menace imminente de Saddam Hussein. La stratégie de confinement pouvait continuer pour un certain temps », a poursuivi John Chilcot, soulignant que le Conseil de sécurité des Nations unies soutenait la poursuite des inspections et de la surveillance.

À ce titre, John Chilcot a dénoncé le fait que Londres se soit appuyé sur des informations des services de renseignements qui n’avaient pas été suffisamment vérifiées.

Manque de préparation du gouvernement

« Les efforts déployés par Londres n’ont jamais été à la hauteur du défi présenté », a lancé John Chilcot, pointant du doigt le manque de préparation du gouvernement britannique.

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« Malgré les avertissements, les conséquences de l’invasion on été sous-estimées. La planification et les préparatifs pour un Irak sans Saddam étaient complètement inadéquats », a-il insisté. « Le gouvernement a échoué à prendre en compte l’ampleur de la tâche nécessaire pour stabiliser, administrer et reconstruire l’Irak et les responsabilités qui allaient incomber au Royaume-Uni », a-t-il poursuivi.

Ressources militaires trop faibles

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« Les ressources militaires engagées ont été faibles et inadaptées. Nous avons trouvé que le ministère de la Défense s’était montré lent à répondre à la menace présentée par les engins explosifs improvisés et que les retards enregistrés pour fournir les engins de patrouille blindés adéquats n’auraient pas dû être tolérés », a expliqué John Chilcot.

Réactions de Tony Blair

Le Premier ministre Tony Blair n’a pas tardé à réagir à ces accusations. « Nous avons pris la bonne décision. Le monde est meilleur et plus sûr », a-t-il déclaré le plus sérieusement du monde lors d’une conférence de presse organisée quelques heures plus tard mercredi.

L’ex-dirigeant travailliste a toutefois reconnu « sa responsabilité totale » dans les erreurs qui ont été commises dans la préparation et la réalisation de cette guerre. « Mais cela ne contredit pas le fait que je pense que nous avons pris la bonne décision », a-t-il ajouté. « Je prendrai la même décision dans la même situation », a-t-il renchéri.

Mercredi matin, des manifestants postés devant son domicile avaient accueilli l’ex-Premier ministre britannique en criant : « Blair a menti, des milliers de personnes sont mortes, criminel de guerre ».

Au total, 179 soldats britanniques ont été tués en Irak de 2003 à 2009, période d’engagement de l’armée britannique dans ce pays.

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