Tunisie : fin du ramadan sous haute sécurité, le premier sans attentat depuis trois ans

Avec la fin du ramadan, un relatif soulagement en Tunisie. Pour la première fois depuis 2012, le pays, n’a subi aucune attaque terroriste pendant le mois saint, suite à la mise en place d’un important dispositif sécuritaire sur tout le territoire.

Le tourisme, l’un des fleurons de l’économie tunisienne, a été durement touché après les deux attentats terroristes à Tunis et à Sousse. © Darko Vojinovic/AP/SIPA

Le tourisme, l’un des fleurons de l’économie tunisienne, a été durement touché après les deux attentats terroristes à Tunis et à Sousse. © Darko Vojinovic/AP/SIPA

Publié le 6 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

« Le mois du Ramadan s’est bien passé et la Tunisie a su déjouer ce que beaucoup souhaitaient qu’il arrive, et ce grâce aux efforts des cadres des forces de sécurité et de l’armée ainsi qu’aux hommes politiques », a déclaré le président Béji Caïd Essebsi mardi soir, à la sortie d’une réunion de concertation sur le gouvernement d’union nationale. Un message qui contraste avec la série d’attentats meurtriers qui ont ensanglanté plusieurs pays ces dernières semaines (à Orlando, Magnanville, Dacca, Bagdad, Istanbul, Médine…).

Le spectre des années précédentes

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Cette année plus que jamais, le message était clair : « La sécurité est notre priorité », avait déclaré fin mai à l’AFP Selma Elloumi, ministre du Tourisme. Car les ramadan des années précédentes ont été marqués par plusieurs attentats, visant aussi bien des touristes que des hommes politiques tunisiens et l’armée nationale. À commencer par 2013, année noire avec l’assassinat du député de l’opposition Mohamed Brahmi (25 juillet) puis de huit militaires, tués sauvagement dans une embuscade au mont Châambi (29 juillet). Le 16 juillet 2014, nouveau choc après l’attaque la plus meurtrière de l’histoire de l’armée, faisant 14 morts à l’heure de la rupture du jeûne. Puis l’été dernier, lorsque 38 touristes furent tués sur une plage et dans un hôtel à Sousse.

D’où les inquiétudes accrues cette année, et la volonté du gouvernement tunisien de rassurer ses citoyens et la communauté internationale. Car, on le sait, « pour ces groupes (terroristes), le ramadan est un mois de jihad », a expliqué à l’AFP le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub, ajoutant avoir « naturellement des plans spéciaux » pour leur faire face.

Le pays sous haute sécurité

Jugée jusque-là défaillante et insuffisante, la sécurité a été présentée comme le principal cheval de bataille du gouvernement, pour le ramadan mais aussi pour toute la saison estivale, avec son lot d’événements culturels à travers le territoire et d’épreuves du baccalauréat.

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La présence sécuritaire a ainsi été renforcée sur les plages, les routes et les zones touristiques du pays (toujours sous état d’urgence), avec le déploiement de 1 500 agents supplémentaires de la police touristique et la mise en place de 70 postes de police mobiles. Des policiers en quad, à cheval et à pied ont patrouillé ces dernières semaines sur les côtes avec pour directive de contrôler toute personne pouvant paraître suspecte, et des portiques de sécurités et des caméras de surveillance ont été installés dans plusieurs hôtels.

Une commission centrale mixte et des commissions régionales ont par ailleurs été créées dans tous les gouvernorats pour s’assurer du bon déroulement et de la mise en application des procédures « d’auto-sécurisation des institutions et établissements touristiques », a déclaré à l’agence TAP Kamel Hadj Ali, directeur général de la sécurité touristique au ministère de l’Intérieur. Ces procédures s’appliquent, entre autres, aux excursions et transports touristiques ainsi qu’aux musées, aux sites archéologiques et autres monuments touristiques.

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À la veille de l’Aïd El-Fitr, le gouvernorat de Kasserine était tout particulièrement sur le qui-vive, renforçant la sécurité à l’entrée des villes, aux alentours des souks et des espaces commerciaux. Et le ministère de l’Intérieur a indiqué mardi, via un communiqué, avoir démantelé une cellule terroriste en lien avec l’attaque de Ben Guerdane en mars dernier.

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