RD Congo : libre après avoir purgé sa peine, l’opposant Kyaviro a-t-il été empoisonné pendant sa détention ?
Condamné en appel à 17 mois de prison pour incitation à la désobéissance civile, Ernest Kyaviro, cadre du RCD-KML, a purgé sa peine et est libre depuis mercredi. L’opposant reste toutefois interné dans un centre hospitalier de Kinshasa où il poursuit des soins pour un probable empoisonnement lors de sa détention.
L’opposant congolais Ernest Kyaviro dans sa tenue de prisonnier. © DR
C’est vers 11 heures locales que la décision est tombée : Ernest Kyaviro a purgé sa peine. « Après exactement 17 mois et 14 jours de détention, mon mari est de nouveau libre », a confirmé à Jeune Afrique Aline Engbe, son épouse.
Ce proche de l’ancien ministre Mbusa Nyamisi, passé à l’opposition, avait en effet été interpellé manu militari à Goma, dans l’est de la RDC, au deuxième jour de manifestations contre la réforme électorale, le 22 janvier 2015. Dans la foulée, l’ancien député national (2004-2011) avait été transféré à Kinshasa où il fut d’abord détenu dans les cachots de l’Agence nationale de renseignement (ANR) avant son inculpation pour incitation à la désobéissance civile.
Tweet annonçant l’arrestation de l’opposant Kyaviro.
#Goma un cadre de l'opposition #KML arrêté à au Q katindo ce jeudi @ErnestKyaviro #RDC #Telema #Obs @Tresor_k pic.twitter.com/cBJmzNfiND
— Charly Kasereka (@charlyxons) January 22, 2015
Condamné à trois ans de prison au premier degré, l’opposant avait interjeté appel et obtenu la réduction de sa peine à 17 mois.
Kyaviro a été empoissonné, selon son épouse
« Depuis plus de deux mois, il est hospitalisé à Kinshasa parce que son état de santé s’est détérioré en prison », explique Aline Engbe. À l’en croire, son époux malade était « mal soigné » lorsqu’il était détenu.
« Après des examens effectués à l’hôpital, l’on a découvert qu’il avait été également empoisonné lors de sa détention », dénonce son épouse qui dit par ailleurs ignorer si le poison a été administré à son mari à l’ANR ou à la prison de Makala, et par qui.
En attendant, l’ancien député (il aime répéter qu’il détient le record des interventions à l’Assemblée nationale : « 364 fois en une législature »), désormais libre, pourrait quitter le pays pour aller suivre des soins appropriés à l’étranger, selon son entourage.
