CAN 2015 : la RDC renverse le Congo en quarts au terme d’un derby de légende
Longtemps fermé et tendu, le derby du fleuve Congo a basculé dans la folie en deuxième période quand la RDC, menée deux buts à zéro à l’heure de jeu, s’est réveillée pour renverser le Congo (4-2) et accéder aux demi-finales de la CAN 2015. Grosse déception pour le Congo de Claude Le Roy.
Depuis le début de son parcours dans les qualifications de la CAN 2015, on savait que le Congo de Claude Le Roy puisait sa force dans son mental d’acier, à toute épreuve. Dans le derby du fleuve Congo, face au grand et ombrageux voisin de la RDC (3-2), les Diables rouges ont pourtant complètement cédé dans un match longtemps fermé puis carrément fou, quand en début de deuxième mi-temps, la RDC a appuyé sur l’accélérateur grâce à ses individualités pour inscrire trois buts en 10 minutes et renverser le Congo qui menait 2-0 l’heure de jeu ! Pour bien situer la hauteur de leur performance, les Lépoards de Kinshasa n’avaient inscrit que deux buts lors de la phase de poule.
>> À lire aussi : Les trois atouts de la Guinée équatoriale avant les quarts
Avant cela, le destin semblait pourtant avoir choisi son camp. Deux fois les Léopards avaient frappé sur la barre de Mafoumbi au retour des vestiaires, d’abord par Bokila à la réception d’une passe de Mbokani (53e). Puis, sur un coup-franc enroulé de Makiadi aux 25 mètres qui s’écrasait sur la transversale du Congo (59e). Deux fois, les Diables rouges de Brazzaville répondaient par un but. Un scénario cruel, mais le réalisme n’est-il pas un élément central du football de haut-niveau ?
La RDC renverse tout
C’est le Congolais – "de Brazzaville" – Doré, qui sur un coup-franc de Ndinga, trouvait l’ouverture du bout du pied après avoir été oublié par la défense des Léopards (0-1, 55e). Six minutes plus tard, Thievy Bifouma profitait d’une action de Doré, stoppé par Kidiaba dans la surface, pour hériter du ballon devant le but vide et doubler le score (0-2, 61e). Le break était fait mais la RDC n’était pas encore tout à fait assommée.
>> À lire aussi : Derby explosif RDC-Congo en quarts de finale
En dix minutes, les hommes de Florent Ibenge, le sélectionneur, ont tout renversé. Dominateurs dans le jeu, les Léopards ont sorti leurs griffes pour revenir dans un match qui semblait promis au Congo. Et les détonnateur de cette révolte ont été les hommes forts de la RDC. C’est sur une immense accélération puis un caviar de centre de Yannick Bolasie sur son aile gauche, que Dieumerci Mbokani ramenait son camp dans le match (1-2, 64e). Puis Bokila qui remportait en deux temps son duel avec Mafoumbi (2-2, 74e), avant que le défenseur Kimwaki, fautif sur l’ouverture du score du Congo, se rattrapait de manière sublime en donnant l’avantage aux siens en plaçant sa tête sur un coup-franc (3-2, 81e). Enfin, Dieumerci Mbokani donnait au score des allures de fête pour la RDC dans le temps additionnel (4-2, 90e).
Un stade vide
Avec la délocalisation du match de la Guinée équatoriale face à la Tunisie à Bata, l’enceinte de 40 000 places accueillait à quelques heures d’intervalles les deux premiers quarts de finale de cette Coupe d’Afrique des nations. Mais si le Nzalang nacional passionne les foules à travers la Guinée équatoriale, l’affiche entre les deux Congo, pourtant historique, ne jouissait pas du même prestige ici. Et au coup d’envoi du derby entre Congo, le stade de Bata sonnait vraiment creux, avant toutefois de se remplir doucement au fil du match.
Le scénario de la rencontre suivait le même fil avec un premier acte terne et fermé (0-0), avant que ce derby du fleuve Congo bascule dans la folie et la légende avec six buts en 45 minutes. "Je ne peux pas vous dire ce qui se passe à Kinshasa en ce moment, ça doit être la folie", confiait Florent Ibenge, le sélectionneur de la RDC, au coup de sifflet final.
>> Suivez toute l’actualité de la CAN 2015 sur notre page spéciale
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- Burkina Faso : entre Ibrahim Traoré et les miniers, une guerre de tranchées à l’ho...
- Guinée : ce que l’on sait de la mystérieuse disparition de Saadou Nimaga
- Sécurité présidentielle au Cameroun : Dieudonné Evina Ndo, une ascension programmé...
- Ilham Aliyev, l’autocrate qui veut « dégager » la France d’Afrique