CPI : pourquoi les Ivoiriens ne peuvent plus suivre en direct le procès Gbagbo
Le procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé devant la CPI a repris le 6 juillet. Mais désormais, les audiences dans lesquels des témoins protégés sont interrogés ne sont plus retransmises en direct. Explication.
La décision a été prise le 16 juin par les juges de la Cour pénale internationale (CPI). Désormais, les audiences du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé impliquant des témoins protégés ne sont plus retransmises en direct sur le site du la CPI, mais seulement à la fin de leur déposition. Avant d’être mis à la disposition du public, « l’intégralité des compte-rendus d’audience seront analysés et expurgés si nécessaire » par les différentes parties (accusation et défense), a précisé le président de la chambre, Cuno Tarfusser.
Des mesures strictes pour réguler l’accès à la procédure ont également été mises en place. Le greffe doit désormais recueillir le nom complet et la nationalité de tous les visiteurs assistant aux audiences dans la galerie publique. « Toute personne refusant de fournir cette information n’aura pas accès à la galerie », a précisé Cuno Tarfusser.
« Assurer et préserver l’intégrité du procès »
Ce dernier a reconnu que « ces mesures vont restreindre la possibilité pour le public de suivre en direct le procès. Mais elles « sont une réaction à l’action de certaines personnes qui ne représentent certes pas tout le peuple de la Côte d’Ivoire, mais qui ont créé un risque très grave pour l’intégrité de ce procès ainsi que pour la sécurité des témoins. Il s’agit d’un comportement déplorable et illicite qui n’a rien à voir avec la liberté d’expression », a-t-il expliqué.
Les juges de la CPI estiment que « le contexte et l’environnement sont devenus tel que nous pensons que c’est la seule façon d’assurer et de préserver l’intégrité du procès tout en préservant la publicité des débats ».
Depuis le début du procès, plusieurs témoignages de l’accusation ont suscité de vives polémiques. Alors que la Cour a mis en place des mesures de protection de l’identité (utilisation de pseudonymes, altération des traits du visage et de la voix et recours à des huis-clos partiels), des erreurs et des fuites ont mis à mal ces précautions. La CPI a par exemple révélé par erreur l’identité de plusieurs de ces témoins protégés. Et celle d’une victime d’une attaque lancée par des militants pro-Gbagbo contre la mosquée Len, à Yopougon, a quant à elle été divulguée sur les réseaux sociaux.
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