Angola : Isabel dos Santos entame sa reprise en main de Sonangol
La nouvelle présidente de la compagnie nationale angolaise des hydrocarbures a suspendu toutes les négociations concernant la cession d’actifs pétroliers et gaziers.
Un mois après sa nomination à la présidence du conseil d’administration du géant Sonangol, la compagnie des hydrocarbures de l’Angola, Isabel dos Santos a entamé la reprise en main de l’entreprise nationale.
Réuni le 27 juin, le conseil d’administration de Sonangol a « suspendu avec effet immédiat, tous les processus en cours concernant l’évaluation, la négociation et la vente de tous les actifs de Sonangol et de ses filiales », indique un communiqué publié sur le site de l’entreprise angolaise.
Séparation des activités de Sonangol
Aucune explication n’est fournie pour justifier cette décision.
Sonangol est chargé d’accorder les concessions d’exploration et de production d’hydrocarbures en Angola. Depuis 2005, la compagnie nationale a organisé au moins quatre rounds d’attributions de licences d’hydrocarbures.
Au total, des concessions sur 34 blocs ont été accordées, dont deux à Sonangol qui est également actif dans la production d’hydrocarbures et la distribution de produits pétroliers.
Lors de sa prise de fonction à Sonangol, la fille aînée du président angolais José Eduardo dos Santos a indiqué son intention de séparer la compagnie nationale en trois entités distinctes, chargées respectivement des activités opérationnelles, des questions logistiques et de la gestion des concessions aux compagnies internationales actives dans le pays. La suspension des négociations en cours pourrait permettre aux nouveaux responsables de l’entreprise publique de ré-évaluer leurs options.
Une quinzaine de compagnies pétrolières et gazières internationales sont actives dans le pays, parmi lesquelles le français Total, le norvégien Statoil, l’américain Chevron, l’italien ENI et le britannique BP.
Conseils extérieurs
Isabel dos Santos a également annoncé son intention de céder les nombreux actifs de Sonangol hors du secteur pétrolier.
L’entreprise détient des filiales présentes dans le transport (SonAir ), l’immobilier (Sonangol Imobiliária e Propriedades), les télécoms (M S Telcom), la finance et l’industrie.
La nouvelle patronne de Sonangol a engagé les cabinets Boston Consulting Group et PriceWaterhouseCoopers pour l’accompagner dans sa réforme du géant pétrolier angolais.
Le conseil d’administration de Sonangol a également décidé, selon son communiqué, de retirer au service juridique le mandat de traiter des questions autres que disciplinaires. Aucune explication n’a été donnée pour cette décision.
Gestion en question
Sonangol est la deuxième plus grosse compagnie africaine, avec un chiffre d’affaires de 3 353 milliards de kwanzas en 2014 (26,8 milliards d’euros au 31 décembre 2014).
La gestion de Sonangol a été contestée au cours des dernières années. Le Fonds monétaire international s’est notamment inquiété de la dette de l’entreprise, estimée à 15 % du PIB de l’Angola, fin 2015.
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