Gambie : Yahya Jammeh veut punir de prison le mariage des enfants

Quiconque épouse une fille n’ayant pas atteint la majorité risquera désormais vingt ans de prison. Cette décision, prise par le président, doit déboucher sur une loi avant le 21 juillet, a-t-il annoncé.

UN General Assembly Gambia © Le président gambien aux Nations Unies, le 25 septembre 2014

UN General Assembly Gambia © Le président gambien aux Nations Unies, le 25 septembre 2014

Publié le 8 juillet 2016 Lecture : 1 minute.

Le président gambien Yahya Jammeh a décrété l’interdiction, avec effet immédiat, du mariage des enfants dans son pays, menaçant de prison ferme les fiancés et parents qui ne respecteraient pas cette décision. « À compter d’aujourd’hui, 6 juillet, le mariage des enfants est illégal et est interdit en Gambie », a déclaré Yahya Jammeh à l’occasion d’une audience accordée à des dignitaires musulmans au lendemain de l’Aïd.

Désormais, a-t-il ajouté, « quiconque épouse une fille n’ayant pas atteint l’âge de 18 ans fera 20 ans de prison ». « Les parents de la fille feront 21 ans de prison et toute personne ayant connaissance de ce mariage et ne l’ayant pas signalé aux autorités fera 10 ans de prison. L’imam et tous ceux qui dirigeront la cérémonie de mariage seront également envoyés en prison », a-t-il martelé.

la suite après cette publicité

Si la Constitution gambienne stipule bien que le mariage concerne les adultes consentants, jusqu’à présent aucune disposition légale n’incriminait véritablement le mariage forcé.

L’excision aussi

Dans sa déclaration, le président a affirmé avoir donné des instructions aux députés afin d’inscrire cette décision dans la législation avant le 21 juillet, veille du 22e anniversaire de son régime.

Fin novembre 2015, Yahya Jammeh avait déjà décrété l’interdiction de l’excision en Gambie, soulignant que cette pratique – très répandue dans plusieurs pays africains – n’était pas dictée par l’islam et devait être abolie.

la suite après cette publicité

Un mois plus tard, le Parlement adoptait une loi réprimant pénalement les mutilations génitales féminines. Les contrevenants encourent désormais une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans et une amende de 1 300 dollars (1 200 euros).

Parvenu au pouvoir par un coup d’État sans effusion de sang le 22 juillet 1994, Yahya Jammeh a été ensuite élu en 1996, puis constamment réélu depuis.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires