Le Gabon et Veolia lancent des négociations pour prolonger leur partenariat
Un an avant le terme de la concession de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), les autorités gabonaises et le groupe français s’engagent dans un processus de négociations qui devrait, selon Veolia, aboutir à un nouveau partenariat de long terme. Et éclipser la concurrence.
Malgré vingt années d’une relation parfois mouvementée, Veolia veut rester au Gabon, vitrine africaine de ce spécialiste de l’eau qui a fait de l’énergie l’une de ses priorités sur le continent.
La concession sur l’eau et l’électricité, attribuée en 1997 à travers la création de la SEEG (51 % pour Veolia, 49 % pour le Gabon) s’achève au second semestre 2017, sans que l’État gabonais ne se soit jusqu’ici prononcé sur son avenir. Une nouvelle étape vient cependant d’être franchie avec l’annonce de négociations pour préparer la suite.
Selon Veolia, qui a rendue l’information publique dans un communiqué ce vendredi 08 juillet, “cette refonte du partenariat avec les autorités gabonaises” permettra à la société commune d’améliorer l’accès à l’énergie au Gabon.
“La concession s’arrête dans un an et les autorités souhaitent un nouveau cadre qui devrait être un PPP [partenariat public-privé, ndlr]”, a précisé à Jeune Afrique Antoine Frérot, PDG de Veolia, sans préciser la durée du futur contrat. “Nous avons un an pour mettre en place l’ensemble du dispositif.”
“Le Gabon est aujourd’hui le champion d’Afrique en matière d’énergie et d’électricité, la population desservie a triplé en 20 ans [l’accès à l’électricité atteint 89 %, précise le groupe]. Les autorités souhaitent donc aller plus loin et même proposer les services de la société à d’autres pays, à commencer par la sous-région”, poursuit le patron du groupe coté à Paris.
Une mise en concurrence, un temps évoquée, ne semble plus envisagée.
Plusieurs années difficiles
Contacté par Jeune Afrique, le ministère de l’Énergie se montre cependant plus nuancé. Selon lui, les négociations en cours sont visent avant tout à établir « un bilan financier et technique » de la concession qui s’achève.
La SEEG a connu plusieurs années difficiles, notamment en 2007 où d’importants délestages avaient suscité une forte grogne sociale. La relation entre le groupe et l’État ont notamment été émaillées de désaccords sur la charge des investissements et les retards de paiement de l’État.
Mais les discussions entre Veolia et le Gabon tendent à confirmer qu’une mise en concurrence, un temps évoquée, n’est plus envisagée. En mai, Jeune Afrique avait appris qu’un rapport sur l’avenir du secteur commandé au cabinet Deloitte pour le 1er trimestre 2016 n’avait pas été livré faute de paiement, laissant penser que Libreville avait d’ores et déjà fait son choix.
Géant mondial de l’eau et des déchets, Veolia a récemment remporté un appel d’offres pour un contrat de services sur la distribution de l’électricité en Guinée. Le groupe figure également parmi les candidats à la mise en concession de l’électricité du Ghana, à travers une offre commune déposée avec EDF.
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