Jeune Afrique : Qui est le favori de ce quart de finale ?

Florent Ibenge : Logiquement, c’est le Congo. Il s’est qualifié pour la CAN en finissant deuxième de son groupe. Et depuis le début de la compétition, il a gagné deux fois – Gabon (1-0) et Burkina Faso (2-1) – en terminant en tête de son groupe. Nous, on se qualifie pour la phase finale en tant que meilleur troisième, et pour les quarts sans avoir remporté une seule rencontre [trois nuls, NDLR].

Claude Le Roy : La RDC ! C’est une habituée des phases finales. C’est un grand pays de football, et son potentiel de joueurs est supérieur au nôtre. La RDC en quart de finale, c’est assez logique. Le Congo, car il vient de tellement loin, c’est une surprise.

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Que savez-vous de votre adversaire ?

F. Ibenge : Je connais plutôt bien cette équipe congolaise. Elle n’est pas là par hasard. Il y a déjà joueurs, comme Bifouma, Baudry, Francis N’Gganga, qui ont été formé en France, pays formateur par excellence. Cela se voit sur le terrain. C’est discipliné, bien huilé. Le Congo, ce n’est pas une petite équipe. Même si sa qualification pour les quarts de finale n’était pas forcément attendue…

Si on veut aller loin dans une compétition comme la CAN, on ne peut pas se permettre d’avoir une défense perméable.

C. Le Roy : J’ai pu diriger plusieurs de ses joueurs quand j’en étais le sélectionneur (2004-2006 et 2011-2013). La RDC dispose d’un comportement offensif de grande qualité. Oui, elle n’a marqué que deux fois lors de cette CAN, mais si ça se met vraiment en route, ça peut faire mal. Et athlétiquement, c’est du haut niveau.

Quels sont les points forts et les points faibles de votre équipe ?

F. Ibenge : On a reproché à mon équipe de n’avoir marqué que deux buts. Je pense que dans le contenu, on peut faire mieux, car la RDC est capable de produire du jeu, comme face à la Zambie notamment (1-1). Et physiquement, elle est au niveau.  Mais je rappelle que lors des qualifications pour la CAN, nous avions encaissé neuf buts en six matches !

Et si on veut aller loin dans une compétition comme la CAN, on ne peut pas se permettre d’avoir une défense perméable. J’ai donc demandé aux attaquants de faire un plus gros travail défensif, ce qui a pu nuire à leur lucidité dans le dernier geste.

On s’apprécie beaucoup. Ce sera un beau match de foot !

C. Le Roy : Son envie de produire du jeu. Mon équipe est nouvelle, jeune, et donc  un peu insouciante. Être en quart de finale, en étant la seule équipe à avoir pris sept points au premier tour, c’est un vrai exploit. Tactiquement et techniquement, si l’équipe est bien physiquement, elle peut faire de belles choses. Les points faibles ? Je réserve cela à mes joueurs (rires)…

Commet appréciez-vous la charge émotionnelle que suscite ce derby chez vos joueurs, dont certains jouent depuis peu pour leur pays d’origine ?

F. Ibenge : Je vais peut être vous surprendre, mais ce sont les joueurs qui sont à l’étranger qui sont les plus pressés de jouer. J’ai l’impression qu’ils sont encore plus motivés. Car ils connaissent très peu la RDC pour certains d’entre eux. Ils viennent le temps d’un match. Ce qu’ils savent sur le pays, ils le tiennent surtout de leurs parents…

C. Le Roy : Honnêtement, tous sont très heureux et hyper motivés d’affronter le grand voisin ! C’est un beau quart de finale, qui monopolise pas mal l’attention. Un vrai derby, mais je ne ressens aucune animosité. Certains joueurs se connaissent, et avec Florent Ibenge, on s’apprécie beaucoup. Ce sera un beau match de foot !

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Recueillis par Alexis Billebault

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