Rencontres d’Arles : quand Don McCullin photographiait Palmyre en paix

Reporter de guerre réputé, observateur attentif des aspects les plus sombres de son pays, le photographe Britannique a réalisé un travail considérable sur les ruines romaines du Maghreb et du Moyen-Orient – avant que ne déferle la folie destructrice de Daesh.

Don McCullin en 2012 au Texas à Houston à l’occasion de l’exposition « War/photography ». © Pat Sullivan/AP/Sipa

Don McCullin en 2012 au Texas à Houston à l’occasion de l’exposition « War/photography ». © Pat Sullivan/AP/Sipa

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Publié le 11 juillet 2016 Lecture : 1 minute.

Le photographe britannique Don McCullin (80 ans) est essentiellement connu pour ses reportages de guerre, au Biafra, au Liban, à Chypre ou au Vietnam. Marqué par la lente agonie de son père, dans les quartiers pauvres de Londres, il a publié ses premières images dès 1959, sur un gang de jeunes de son quartiers, les Guvnors.

Petit matin, West Hartlepool, comté de Durham, 1963. © Avec l’aimable autorisation
de l’artiste et de la Hamiltons Gallery, Londres.

Petit matin, West Hartlepool, comté de Durham, 1963. © Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Hamiltons Gallery, Londres.

Parcourant le monde au gré des pires conflits, gravement blessé au Cambodge, il a été le témoin de ce que l’humanité peut produire de pire. Ce contact avec l’extrême violence, pourtant, n’a pas altéré sa capacité à regarder et à porter sur le monde autour de lui un regard unique – au Royaume-Uni notamment. Sombres, magnifiées par un noir et blanc granuleux, ses images de sans-domiciles londoniens témoignent d’une véritable empathie et dénoncent une autre violence, sociale celle-là.

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Palmyre pour mémoire

Aux rencontres d’Arles, jusqu’au 25 septembre, les photos de Don McCullin sont exposées sous les voûtes de l’église Sainte-Anne, où le commissariat est assuré par Simon Baker et Shoair Mavlian. Parmi les séries présentées, dont de superbes paysages, il en est une qui frappera sans doute les esprits : celle que le photographe de guerre a réalisé en temps de paix sur la cité de Palmyre, en Syrie. « J’étais arrivé à un carrefour de ma vie, écrit-il, c’est alors que j’ai repensé à un séjour passé en compagnie de l’écrivain Bruce Chatwin dans une petite ville d’Algérie. J’ai pensé à lui et l’idée des vestiges romains est revenue. »

Mare près d’une colline fortifiée datant de l’âge de bronze, Somerset, 1988. © Avec
l’aimable autorisation de l’artiste et de la Hamiltons Gallery, Londres.

Mare près d’une colline fortifiée datant de l’âge de bronze, Somerset, 1988. © Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Hamiltons Gallery, Londres.

En 2010, McCullin se lancera ainsi dans un vaste projet photographique sur les ruines romaines du Maghreb et du Levant. Projet qui débouchera sur la publication d’un important ouvrage. Face aux destructions savamment orchestrées par Daesh, Southern Frontiers, A journey across the roman empire, paru chez Jonathan Cape est aujourd’hui un document inestimable.

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