Côte d’Ivoire : l’ONU dénonce l’impunité en faveur des auteurs de viols

Un rapport des Nations unies publié lundi appelle les autorités ivoiriennes à redoubler d’efforts dans la prévention et la répression des viols.

Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, Milan, 16 octobre 2015. © Flavio Lo Scalzo/AGF/SIPA

Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, Milan, 16 octobre 2015. © Flavio Lo Scalzo/AGF/SIPA

Publié le 12 juillet 2016 Lecture : 1 minute.

« La Côte d’Ivoire a enregistré ces dernières années des progrès significatifs en termes de droits de l’homme, mais la persistance des viols et de l’impunité à l’égard de leurs auteurs reste l’objet de vives préoccupations et requiert une action urgente », a indiqué le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, dans un communiqué publié lundi 11 juillet.

Un rapport établi par le Haut-Commissariat et l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) dénonce ce « fléau qui continue de faire de nombreuses victimes dans le pays ».

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L’ONU ne dispose pas d  « estimation totale du nombre de cas en Côte d’Ivoire en raison de l’absence de statistiques officielles consolidées » dans le pays, a indiqué à l’AFP une responsable de l’Onuci, Sarah de Hemptinne.

Le travail de l’ONU se base ainsi sur 1 129 cas de viols commis entre début 2012 et fin 2015. Parmi les victimes recensées, 66% sont des enfants.

Peu de jugement et une requalification des faits en délits

Si dans 90% de ces cas de viol, une enquête a été ouverte, seuls 20% ont débouché sur un jugement, soit 203 cas. Quoiqu’il en soit, tous les viols ayant abouti à un jugement ont fait l’objet d’une « requalification » des faits :  les viols sont ainsi jugés comme des délits et non comme des crimes. Les peines encourues sont par conséquent beaucoup moins lourdes. Une pratique courante selon l’ONU et qui « minimise la gravité des viols ».

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Le recours très répandu aux règlements à l’amiable, notamment dans les cas de viol d’enfants, préoccupe particulièrement l’ONU, qui explique que cette pratique se fait au détriment des droits de la victime et généralement sans son consentement.

« En dépit de la fin des hostilités depuis 2011 et de l’accalmie engendrée par la stabilisation progressive des institutions, les viols, commis principalement par des personnes privées, se sont poursuivis », déplore encore le rapport.

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