Zimbabwe : arrestation du pasteur Mawarire, figure de la contestation sociale

Le pasteur Evan Mawarire, l’instigateur de la campagne « This Flag » sur les réseaux sociaux et l’un des leaders du mouvement de contestation sociale qui gronde au Zimbabwe, a été arrêté mardi par la police après avoir appelé à la poursuite des manifestations, a affirmé son avocat à l’AFP.

Le jeune pasteur Evan Mawarire, à l’initiative de la campagne « This Flag » au Zimbabwe, le 3 mai 2016. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Le jeune pasteur Evan Mawarire, à l’initiative de la campagne « This Flag » au Zimbabwe, le 3 mai 2016. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Publié le 12 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

Evan Mawarire, 39 ans, « a été arrêté et accusé d’incitation à la violence publique après avoir répondu à une convocation de la police à Harare », a déclaré à l’AFP son avocat, Harrison Nkomo, le 12 juillet. Juste avant son arrestation, le pasteur baptiste avait appelé ses concitoyens à la poursuite des grèves, sans violence, à travers un message diffusé par vidéo.

« Lorsque nous protestons, pas de violence, donc nous continuons mercredi 13 et jeudi 14 juillet. Nous optons pour des fermetures parce que c’est tout ce que nous pouvons faire pour que le gouvernement nous écoute », avait-il lancé.

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Initiateur de la campagne « This Flag »

Le pasteur Mawarire s’est rapidement fait un nom en postant au mois d’avril sur internet une vidéo où il s’en prenait à la corruption et au laisser-aller du gouvernement alors que le Zimbabwe est plongé dans une grave crise économique et souffre de la sécheresse. La vidéo, sur laquelle Evan Mawarire portait un drapeau zimbabwéen, a donné naissance au hashtag #ThisFlag (« ce drapeau »), devenu un symbole du mouvement de contestation.

Dimanche, le ministre de l’Information Christopher Mushow avait déclaré que les autorités surveillaient « tous ceux qui abusent des médias sociaux pour provoquer des troubles dans le pays ». Et le gouvernement a averti que quiconque partagerait des matériaux subversifs serait arrêté.

Série de manifestations

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Mercredi dernier, une grève générale, une première au Zimbabwe depuis 1998, a entraîné la fermeture de nombreux commerces, écoles, banques, tribunaux et administrations, tandis que les transports en commun étaient paralysés.

Cette grève faisait suite à plusieurs jours de manifestations depuis deux semaines pour protester contre l’échec du gouvernement à payer ses fonctionnaires, faute de liquidités. Même la police et l’armée ont été payées avec une douzaine de jours de retard le mois dernier. Les vidéos des manifestations diffusées sur internet montrent que celles-ci ont été durement réprimées par les forces de sécurité.

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La semaine dernière, le chef de l’État avait une fois de plus rejeté sur les puissances occidentales la responsabilité du retard du paiement des salaires des fonctionnaires. « Le paiement des salaires peut être retardé à cause des sanctions », s’est-il justifié vendredi lors d’un meeting politique. Mais, ces sanctions, imposées par les pays occidentaux en raison des violations des droits de l’Homme au Zimbabwe, ne visent que le président et son entourage.

D’autres grèves sont prévues pour mercredi et jeudi, dans un climat de défiance croissante contre le régime du président Robert Mugabe, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 36 ans.

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