En France, Jacob Zuma rend hommage aux soldats sud-africains de la Première Guerre mondiale

Rattrapé par l’histoire. En visite officielle en France pendant deux jours, le président sud-africain, Jacob Zuma, a tenu à se rendre ce mardi 12 juillet à Longueval, ville où un mémorial a été édifié en hommage aux Sud-Africains morts dans la Somme, notamment dans le bois de Delville.

François Hollande accueille à l’Élysée Jacob Zuma, le 11 juillet 2016. © Thibault Camus/AP/SIPA

François Hollande accueille à l’Élysée Jacob Zuma, le 11 juillet 2016. © Thibault Camus/AP/SIPA

Publié le 12 juillet 2016 Lecture : 3 minutes.

De fait, il s’agit d’un lieu très important dans l’histoire de l’Afrique du Sud : « C’est à cet endroit que les Sud-africains furent engagés pour la première fois dans un combat majeur sur le front occidental », durant la Première Guerre mondiale, peut-on lire sur le site de l’ambassade d’Afrique du Sud en France. Quelque 1 000 soldats sud-africains y ont en effet perdu la vie en juillet 1916 en raison d’une stratégie militaire qui ne pouvait aboutir qu’à une débâcle.

En lisière de la ville de Longueval, tout juste reprise par les Alliés aux mains des Allemands, l’ordre est alors donné à la brigade sud-africaine de 3 153 hommes de tenir position « coûte que coûte » pour faire barrage à l’ennemi. Une mission pour le moins périlleuse puisque ni les troupes françaises, ni les troupes britanniques dont les Sud-Africains font partie, ne leur prêteront vraiment main-forte face au rouleau compresseur allemand. Ils périront ainsi, tragiquement livrés à leur sort. Et le bois de Delville sera sinistrement rebaptisé « Devil’s wood » (« le bois du diable »).

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Sous le feu de l’artillerie allemande

C’est précisément le 14 juillet 1916 que l’hécatombe commence. Regroupés en quatre bataillons, les soldats sud-africains subiront cinq jours durant les tirs nourris de la puissance de feu allemande. Leur infériorité militaire combinée à un terrain difficile pour mener bataille, les arbres du bois ne laissant que peu de visibilité pour préparer des attaques. C’est ainsi qu’à peine protégées par des abris construits à la hâte et coupés de l’arrière du front, les troupes sud-africaines sont décimées en un rien de temps par l’artillerie allemande. « Contraints de céder du terrain, ils n’étaient plus que 143 valides (1 080 auront été tués ou portés disparus, 1 735 blessés et les autres fait prisonniers, comme les 153 rescapés du 3e bataillon encerclés dans la partie est du bois) quand ils furent finalement relevés le 20 juillet », indiquent les autorités sud-africaines.

Des souvenirs au bois dormant

Dès le 11 novembre 1918, date de l’armistice de la Grande Guerre, la question se pose : comment rendre hommage à ces soldats sud-africains qui ont combattu au péril de leur vie ? L’État français choisit ainsi de racheter au propriétaire d’une partie du bois de Delville le terrain où ont péri les troupes sud-africaines, pour l’offrir ensuite à l’Union Sud-africaine (ancien nom de l’Afrique du Sud) en échange d’un franc symbolique. Il a été décidé depuis que le bois resterait à jamais la sépulture des soldats qui y reposaient.

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« Le mémorial sud-africain de Bois Delville a été transformé de manière à reconnaître le rôle joué par les Sud-Africains noirs lors de la Première et de la Seconde Guerres mondiales, comme a été reconnu le rôle des Sud-Africains blancs », a dit Jacob Zuma lundi, depuis l’Élysée. Celui-ci devait inaugurer mardi un mur du souvenir, sur lesquels sont inscrits les noms de tous ces soldats sud-africains, à côté de l’emplacement où avait été tardivement inhumé, le 6 juillet 2014, le premier soldat sud-africain noir mort dans l’Hexagone.

Mémorial

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Au total, près de 90 000 Sud-Africains auraient participé à la Première Guerre mondiale. La bataille de la Somme, qui opposa les alliés franco-britanniques aux forces allemandes, est la plus meurtrière de la Grande Guerre (1914-1918), avec des pertes estimées à 1,2 million d’hommes (tués, blessés, disparus), dont 500 000 dans le camp de l’Empire britannique, autant dans le camp allemand et 200 000 Français.

À la gloire des combattants de toutes nationalités qui ont participé à la bataille de la Somme, un mémorial avait ensuite été édifié et inauguré le 10 octobre 1926 dans la commune de Longueval. Le monument abriterait 5 242 Britanniques, 29 Canadiens, 81 Australiens, 19 Néo-Zélandais et 152 Sud-Africains.

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