L’Éthiopie bloque depuis le samedi 09 juillet les réseaux sociaux pour empêcher les fuites de sujets des examens d’entrée à l’université.

En mai, l’épreuve d’anglais du concours d’entrée à l’université avait été diffusée sur internet et avait amené le ministère de l’Éducation à annuler tout l’examen.

« C’est une mesure temporaire, jusqu’à mercredi », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Getachew Reda, ajoutant que les réseaux sociaux représentent « une distraction » pour les étudiants.

« C’était totalement bloqué depuis hier vers 17h [14H, GMT]. Cet après-midi, je peux faire des recherches sur Google et accéder à mes emails mais pour aller sur Facebook ou Twitter, j’utilise un VPN [Réseau privé virtuel] », indique une internaute présente à Addis-Abeba, contactée par Jeune Afrique ce mardi.

Un « précédent dangereux »

« C’est un précédent dangereux », a commenté à l’AFP Daniel Berhane, un blogueur influent également créateur du site internet « Horn Affairs ». « Il n’y a aucune transparence sur qui prend cette décision et pour combien de temps. Cette fois, c’est pour quelques jours, mais la prochaine fois, ce sera peut-être pour un mois », a t-il ajouté, se disant persuadé que les autorités éthiopiennes cherchent à tester de nouveaux outils de filtrage d’internet et aussi la réaction du public.

L’Éthiopie filtre l’internet de façon régulière à l’aide de pare-feu informatiques, ralentissant souvent considérablement l’accès au réseau. Des problèmes d’accès aux réseaux sociaux avaient été signalés dans certaines localités de la région oromo pendant des manifestations anti-gouvernementales, mais le blocage de l’ensemble des réseaux sociaux à l’échelle nationale est sans précédent en Éthiopie.