Exclusif. Mali : IBK annule sa présence au sommet de l’UA pour se rendre à Gao
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annulé sa venue au sommet de l’UA, à Addis-Abeba, pour se rendre à Gao, où une violente manifestation contre la Minusma a fait plusieurs morts. C’est la première fois qu’IBK se rend dans le nord du Mali depuis son élection.
Mis à jour le 29 janvier 2015 à 11h04.
IBK n’ira pas à Addis-Abeba mais à Gao. Selon les informations de Jeune Afrique, le président malien a renoncé à participer au 24e sommet de l’Union africaine (UA), en Éthiopie, pour se rendre dans la plus grande ville du nord du Mali, où une manifestation contre la Minusma, la force de l’ONU dans le pays, a fait trois morts mardi dernier.
Depuis qu’il a enfilé le costume de président, en septembre 2013, Ibrahim Boubacar Keïta ne s’était jamais rendu dans le Nord – s’attirant au passage les critiques acerbes de ses déctracteurs. Cette visite, en forme de soutien ouvert à la Minusma, est donc hautement symbolique. Pour éviter tout incident, les autorités maliennes ont sollicité hier l’aide logistique de la mission onusienne. Accompagné du numéro 2 de la Minusma, le Béninois Arnaud Akodjènou, IBK devait décoller à 9h du matin de l’aéroport de Bamako à bord d’un appareil des Nations unies. Sur place, sa protection sera assurée par les forces de sécurité maliennes et les Casques bleus.
Des manifestations contre la Minusma
Mardi 27 janvier, trois civils avaient été tués au cours d’une violente manifestation contre la Minusma, à Gao. A l’origine de leur colère : la publication d’un document de travail visant à mettre en place une "zone temporaire de sécurité" à Tabankort, une ville située à mi-chemin entre Kidal et Gao, où les combats entre groupes rebelles et milices pro-gouvernementales sont quotidiens depuis la mi-janvier, et où les hélicoptères de la Minusma auraient tué entre 4 et 7 rebelles le 20 janvier. Les manifestants, "intoxiqués" selon une source onusienne, dénonçaient un accord favorisant les rebelles. Accord finalement retiré le 28 janvier.
Durant la manifestation de Gao, il n’y a pas eu, selon la Minusma, de tirs… pour disperser la foule. Une enquête interne a été ouverte au sein de la force onusienne. La veille déjà, une manifestation similaire avait eu lieu dans la ville, mais sans faire de victimes.
>> Lire aussi : Deux ans après l’opération Serval, où en est l’armée malienne ?
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Anne Kappès-Grangé et Benjamin Roger, à Addis-Abeba
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