Soudan du Sud : la situation reste instable malgré le cessez-le-feu

Bien que le cessez-le-feu décrété lundi par le président de la République et son rival Riek Machar ait été respecté mardi dans la capitale, après quatre jours de violents combats les tensions persistent entre les deux camps.

Des civils réfugiés dans un camp le 11 juillet 2016 à Tomping à Juba. © AFP

Des civils réfugiés dans un camp le 11 juillet 2016 à Tomping à Juba. © AFP

Publié le 12 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

Preuve de la tension qui persiste entre les deux camps, un porte-parole du vice-président Riek Machar basé en Éthiopie, Goi Jooyul Yol, a accusé les forces loyalistes d’avoir brièvement « encerclé » leur camp à Juba mardi 12 juillet en fin d’après-midi. « C’est de la provocation », a-t-il dit. Pour autant, il n’était pas possible dans l’immédiat de vérifier ces accusations.

Selon un responsable de la branche locale de l’ONG Transitional Justice Working Group, Joseph Amanya, « il y a des rumeurs de combats ailleurs dans le pays, mais rien n’indique à ce stade qu’ils sont liés à ceux de Juba ». « Nous restons sur le qui-vive car tout peut arriver », a affirmé à l’AFP un habitant de Juba souhaitant conserver l’anonymat. « Nous avons déjà eu ce cas de figure par le passé : nous pensions que tout irait bien, mais ce n’était pas le cas ».

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Pas de bilan

Aucun bilan des quatre jours de combats meurtriers qui ont éclaté vendredi entre forces loyalistes et ex-rebelles dans la capitale, n’est disponible. Mais la plupart des acteurs s’accordent à dire que « des centaines » de personnes, militaires et civils, ont été tuées dans cette nouvelle flambée de violences, qui a coïncidé avec le cinquième anniversaire de l’accession à l’indépendance du pays.

Certains civils auraient été visés sur la base de leur ethnicité

Dans un communiqué cité par l’AFP, Adama Dieng, conseiller spécial auprès du secrétaire général des Nations unies sur la prévention du génocide a affirmé que »certains civils auraient été visés sur la base de leur ethnicité ».

De son côté, la mission de l’ONU au Soudan du Sud a appelé « les forces de sécurité à permettre aux patrouilles de la Minuss un accès sans entraves dans Juba afin de rassurer la population et protéger les civils ». Elle a aussi appelé à l’ouverture de corridors humanitaires dans la ville. Selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 36 000 personnes ont été déplacées.

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Mardi les volontaires de la Croix-Rouge ont entrepris la lourde tâche de rassembler les dépouilles à divers endroits de la ville, a indiqué l’organisation sur son compte Twitter, alarmée par la situation humanitaire sur place aggravée par les fortes pluies.

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Cessez-le-feu respecté à Juba selon des témoins

Sur le terrain, le cessez-le-feu décrété lundi par le président Salva Kiir et son rival, le vice-président Riek Machar, a été respecté mardi dans la capitale, a-t-on appris en fin d’après-midi. Selon un correspondant de l’AFP sur place, des témoins et des médias locaux, aucun coup de feu ou tir d’artillerie n’a été entendu mardi et aucun hélicoptère de combat n’est apparu dans le ciel de Juba.

Lundi, le secrétaire général des Nations unies avait demandé au Conseil de sécurité de décréter un embargo immédiat sur les armes ainsi que de nouvelles sanctions ciblées contre les fauteurs de troubles. La veille, ce dernier avait sollicité l’aide des pays de la région, demandant l’envoi de Casques bleus supplémentaires pour mettre fin aux combats.

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