Soudan du Sud : « Une situation totalement inacceptable », selon Dlamini-Zuma
En amont du sommet des chefs d’État de l’Union africaine (UA) qui s’ouvrira dimanche à Kigali, la présidente de la commission de l’UA a dénoncé les violents combats qui ont éclaté vendredi à Djouba, tuant des centaines de personnes et faisant fuir des milliers de civils.
« Ce qui se passe au Soudan du Sud est totalement inacceptable », a déclaré Nkosazana Dlamini-Zuma lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union africaine organisée mercredi 13 juillet. En référence au sommet de l’UA qui doit s’ouvrir dimanche à Kigali, la capitale rwandaise, elle a lancé : Ce sommet doit dire « trop, c’est trop ».
« Les gouvernements et dirigeants existent pour protéger les vulnérables et servir le peuple, non pour être la cause de leurs souffrances », a-t-elle ajouté. Rappelant l’engagement de l’UA à réduire les fusils au silence en Afrique d’ici 2020, Dlamini-Zuma a soutenu que le continent « ne peut rester les bras croisés face aux souffrances infligées aux enfants, femmes, hommes et jeunes gens du Soudan du Sud, nos frères africains ».
De manière plus générale, elle a dénoncé « les dirigeants et oppositions qui ont les ressources pour acheter des tanks, des hélicoptères de combat, des mortiers et des lance-roquettes utilisés contre les populations alors qu’il n’y a pas de ressources pour la nourriture quand les gens ont faim et pour des médicaments quand les enfants meurent de la malaria ».
« La gestion des conflits et les opérations de maintien de la paix continuent d’être le poste le plus important dans le budget de l’UA, alors que ces ressources devraient être consacrées à la promotion des compétences africaines, au soutien des jeunes entrepreneurs et des agricultrices », a-t-elle regretté.
Cessez-le-feu respecté à Djouba
Décrété lundi soir par le président Salva Kiir et son rival, le vice-président Riek Machar, le cessez-le-feu était respecté mercredi à Djouba pour la deuxième journée consécutive. Pour l’heure, aucun bilan des quatre jours de combats meurtriers entre les forces loyalistes et les ex-rebelles qui ont éclaté vendredi dernier dans la capitale sud-soudanaise n’est disponible.
Mais la plupart des acteurs s’accordent à dire que des centaines de personnes, militaires et civils, ont été tuées dans cette nouvelles flambée de violences qui coïncide avec le cinquième anniversaire de l’accession à l’indépendance du pays, mettant en péril l’accord de paix signé en août 2015.
Selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), au moins 36 000 habitants ont dû fuir leur foyer à la hâte et se sont réfugiés dans les installations de l’ONU, les églises et les écoles de la capitale.
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