Génocide des Hereros et Namas : l’Allemagne veut présenter ses excuses officielles à la Namibie

L’Allemagne prévoit de présenter des excuses officielles pour le génocide des peuples herero et nama par les troupes impériales allemandes, il y a un siècle, a indiqué mercredi le ministère des Affaires étrangères.

Le parlement allemand, à Berlin, le 28 juin 2016. © Markus Schreiber/AP/SIPA

Le parlement allemand, à Berlin, le 28 juin 2016. © Markus Schreiber/AP/SIPA

Publié le 13 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

« Nous avons pour objectif de parvenir à une déclaration gouvernementale commune [avec les autorités de Namibie, NDLR] qui contiendrait une formulation commune sur les événements qui se sont produits et une excuse allemande qui serait acceptée par la Namibie et qui pourrait former la base d’une résolution des parlements » des deux pays, a indiqué à la presse une porte-parole du ministère, Sawsan Chebli.

« Les deux parties espèrent que ces discussions seront achevées cette année », a-t-elle ajouté, tout en soulignant que de telles excuses officielles n’impliquaient pas à ce stade d’indemnisation.

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Les autorités allemandes parlent désormais de « génocide » à propos des massacres. Le terme avait été employé l’an dernier par le président de la Chambre des députés (Bundestag), Norbert Lammert, et il a été répété mercredi 13 juillet par le gouvernement. « Nous avons depuis longtemps parlé de génocide« , a relevé la porte-parole du ministère.

Des camps de concentration

Le président du Bundestag avait affirmé que l’Allemagne impériale a conduit en Namibie, qui s’appelait à l’époque Afrique allemande du Sud-Ouest (1884-1915), une « guerre raciale » pour réprimer un soulèvement des Hereros. Il a parlé de « dizaines de milliers de victimes Herero et Nama, non seulement dans les combats mais aussi à cause de maladies et de mises à mort ciblées liées à la privation d’eau et de nourriture » et affirmé que d’autres étaient « morts dans des camps de concentration ou de travail forcé ».

Privés de leurs terres, de leur bétail et de tout moyen de subsistance en raison de la pression croissante des colons allemands, et pressurés par l’administration coloniale, les Hereros s’étaient révoltés le 12 janvier 1904, massacrant 123 civils allemands.

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La guerre a culminé avec la bataille de Waterberg qui eut lieu en août 1904 à environ 200 kilomètres de la capitale, Windhoek. Les Hereros décidèrent de fuir vers l’est avec femmes et enfants pour gagner le Botswana voisin. Ils furent alors poursuivis par les troupes allemandes à travers les étendues désertiques de l’actuel Kalahari, seuls 15 000 survécurent sur les 80 000 ayant fuit.

En octobre 1904, le commandant militaire de la colonie, le général Lothar von Trotha, décidait d’exterminer les Hereros, décrétant que « dans les frontières (coloniales) allemandes, tout Herero avec ou sans arme, avec ou sans bétail, devait être abattu ».

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Depuis 2011, l’Allemagne a restitué à la Namibie plusieurs dizaines de crânes de guerriers hereros qui avaient été apportés à Berlin pour des expériences censées prouver la supériorité des Blancs sur les Noirs.

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