Mali : rassemblements à Bamako et Tombouctou après la mort de quatre manifestants à Gao

Des rassemblements ont été organisés jeudi, après la mort de quatre personnes mardi lors d’une manifestation à Gao émaillée de violences.

Des soldats français sécurisent une zone à l’entrée de Gao, au Mali, le 10 février 2013 (photo d’illustration). © Jerome Delay/AP/SIPA

Des soldats français sécurisent une zone à l’entrée de Gao, au Mali, le 10 février 2013 (photo d’illustration). © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 15 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

« Non à la tuerie de Gao. Trop, c’est trop! », pouvait-on lire sur des banderoles brandies par les manifestants ayant défilé sur quelques kilomètres, à Bamako, deux jours après la mort de quatre personnes lors d’une manifestation à Gao, le 12 juillet.

Ces manifestations ont mobilisé plusieurs centaines de personnes dans la capitale et à Tombouctou (nord-ouest), avec entre autres slogans « Je suis Gao, Jeunesse de Gao, on est ensemble », selon des organisateurs et des témoins. Aucun incident n’a eu lieu, selon des témoins.

la suite après cette publicité

Mardi à Gao, des jeunes étaient descendus dans les rues, dénonçant notamment la mise en place d’autorités intérimaires dans les régions administratives du nord du Mali. Une disposition prévue par l’accord de paix de 2015. La manifestation, interdite selon les autorités locales, a été violemment dispersée par les forces de sécurité. Quatre civils ont été tués, et une trentaine de personnes blessées. Une information judiciaires a été ouverte par le parquet de Gao.

« Recruter des jeunes »

« Ces incidents sont regrettables et auraient pu être évités », a déclaré le président Ibrahim Boubacar Keïta Il a dit son profond regret et salué la mémoire de ces jeunes gens fauchés dans la fleur de l’âge sur la télévision publique malienne ORTM jeudi soir.

À Tombouctou, un demi-millier de manifestants, selon les organisateurs, ont marché et ont été reçus par le gouverneur de la région. « Nous lui avons remis un mémorandum demandant notamment le recrutement des jeunes dans les forces de défense, la sécurisation des routes nationales », a raconté Oumar Ibrahim Cissé, un des manifestants. »Ce ne sont pas seulement les (ex-)rebelles ou ceux qui ont pris les armes qu’on doit recruter », a de son côté dit Hamady Haïdara, un des responsables.

la suite après cette publicité

« Interprétation erronée »

Mi-juin, le gouvernement malien et les groupes armés signataires de l’accord de paix s’étaient entendus sur la création de ces autorités intérimaires, dont le déploiement est prévu à partir de ce vendredi – selon des modalités non précisées -, en remplacement des collectivités territoriales.

la suite après cette publicité

Le président de chaque autorité intérimaire sera le chef de l’exécutif local et leurs décisions seront exécutoires immédiatement, leur légalité n’étant contrôlée par le représentant de l’État qu’a posteriori. Cette disposition a été rejetée par plusieurs organisations politiques et par la société civile malienne, qui arguent de la non-représentativité ou de la non-légitimité de ces dirigeants temporaires.

« Les inquiétudes suscitées par certaines dispositions de l’accord (de paix) découlent, de manière évidente, d’interprétations erronées », s’est défendu le président Keïta. « Il faudrait œuvrer encore davantage pour sa meilleure compréhension et son appropriation par l’ensemble des couches de notre peuple », a-t-il ajouté.

Il a invité à la sérénité, au dialogue et à la concertation. Des appels similaires se sont multipliés depuis les violences, y compris par une délégation gouvernementale, dépêchée mercredi 13 juillet à Gao, qui a eu des échanges avec différents acteurs de la société civile locale, notamment des organisateurs de la manifestation.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires