Attentat de Nice : qui est Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le chauffeur du camion ?
Le procureur de la République, François Molins, a confirmé l’identité du chauffeur de camion auteur de l’attaque terroriste qui a fait au moins 84 morts à Nice dans la soirée du 14 juillet, lors d’une conférence de presse vendredi à 17 heures. Il a également livré les derniers éléments d’enquête.
Il s’agit de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, né le 3 janvier 1985 et de nationalité tunisienne, a indiqué le procureur, confirmant l’information donnée vendredi matin dans la presse. Marié et père de famille, il exerçait le métier de chauffeur-livreur à Nice, où il était domicilié.
« Totalement inconnu des services de renseignement »
Neutralisé par des policiers, l’homme âgé de 31 ans a été retrouvé mort sur le siège passager. Il a été formellement identifié comme étant le propriétaire des papiers d’identité retrouvés à bord du camion frigorifique de 19 tonnes, loué le 11 juillet à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes). Mohamed Lahouaiej-Bouhlel « a tiré à plusieurs reprises sur trois policiers », avant d’être neutralisé au niveau du Palais de la Méditerranée, un luxueux hôtel sur la promenade des Anglais à l’issue d’une course meurtrière de deux kilomètres.
Il était armé d’un pistolet automatique 7,65 mm. Un deuxième pistolet automatique factice, deux répliques de M16 et de kalachnikov ainsi qu’une grenade, factices également, ont été retrouvés à bord du camion. Son téléphone portable « est en cours d’exploitation », a expliqué le procureur, insistant sur le fait que l’enquête n’en est qu’à « ses balbutiements ».
Selon François Molins, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était « totalement inconnu des services de renseignement » et « n’avait jamais été l’objet de la moindre fiche S et de signalement pour des faits de radicalisation ». En revanche, il était connu des services de police, uniquement pour des faits de violence commis entre 2010 et 2016. Il avait été condamné le 25 mars 2016 à six mois d’emprisonnement avec sursis.
Son ex-épouse placée en garde à vue
« Son ex-épouse est en garde à vue depuis 11 heure ce matin », a-t-il poursuivi, soulignant que de « très nombreuses données de téléphonie et de vidéo-surveillance » restent à analyser. « Deux adresses connues du mis en cause ont été perquisitionnées », a-t-il ajouté, sans préciser lesquelles.
L’homme a-t-il pu bénéficier de complicités ? C’est l’une des principales questions qui se posent, comme celle de ses liens éventuels avec les organisations terroristes islamistes. « Aucune revendication n’a été faite à ce stade mais je rappelle que ce type d’attentat correspond aux appels au meurtre d’organisations terroristes », a souligné François Molins.
Un homme « solitaire » et « silencieux », « peu pratiquant » et « marqué par sa séparation », selon ses voisins
Selon l’AFP, le ressortissant tunisien est originaire de Masken dans la banlieue de Sousse. Interrogés par l’AFP, une dizaine de voisins de l’un des domiciles perquisitionnés tôt vendredi matin en présence des membres du Raid lourdement armés, dans un petit immeuble modeste d’un quartier populaire de l’est de Nice, l’ont décrit « solitaire » et « silencieux ».
C’était « un musulman peu pratiquant », « plutôt renfermé », décrit le quotidien régional Nice Matin, s’appuyant sur d’autres témoignages dans son voisinage. « Il n’avait pas l’apparence d’une personne religieuse et était souvent en short, parfois muni de chaussures de sécurité », explique Sébastien, un habitant du quartier cité par le journal.
Selon le quotidien régional, l’homme, père de trois enfants, arrivé en France au début des années 2000, était « marqué par sa séparation en 2012 ». Interrogé par le journal, Mohammed, 37 ans, connaissait bien le suspect, qu’il décrit comme dépressif : « Il était en instance de divorce ou divorcé. Avec trois enfants. Un prêt venait de lui être refusé, et il devenait de plus en plus agressif ».
84 morts et 202 blessés
La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête à 1h du matin vendredi, pour « assassinats et tentatives d’assassinats en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Quatre magistrats ont été dépêchés sur place dans la nuit pour les besoins de l’enquête.
Quelque 30 000 personnes étaient venues assister au feu d’artifice organisé pour la fête nationale du 14 juillet sur la promenade des Anglais. D’après le parquet, l’attaque terroriste a fait au moins 84 morts, dont dix enfants et adolescents, quelque 202 blessés dont 52 en état d’urgence absolue, parmi lesquels 25 se trouvent en réanimation selon un dernier bilan.
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