Mali : une dizaine de morts dans une attaque contre des rebelles de l’Azawad
Dernier incident en date dans la région de Tabankort, une attaque faisant une dizaine de mort a été lancée dans la nuit de mardi à mercredi par un groupe armé progouvernemental contre des rebelles de l’Azawad.
"Une de [nos] positions près de Tabankort a été la cible d’une attaque kamikaze de grande envergure", a déclaré la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) dans un communiqué diffusé mercredi 28 janvier. La CMA a fait état de sept assaillants tués et de six morts dans ses rangs.
Contacté par Jeune Afrique, la Minusma a confirmé l’attaque mais s’est refusée a en donner un bilan.
Selon la CMA, "le commando kamikaze venu de Tabankort, où sont retranchées les milices narcoterroristes progouvernementales, était composé d’individus de diverses nationalités". La coalition a appelé la Minusma à "prendre les mesures qui s’imposent".
La Minusma contrainte de revenir sur la création d’une "zone temporaire de sécurité"
La veille, la Minusma a été contrainte de renoncer à un accord avec les rebelles portant sur la création d’une "zone temporaire de sécurité" à Tabankort après la mort d’au moins trois manifestants qui protestaient contre ce texte devant le siège de la Minusma à Gao.
Dans la soirée, la force multinationale a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces évènements "regrettables et condamnables".
>> Lire aussi : le compte-rendu de la manifestation du 27 janvier
Les manifestants de Gao ont expliqué craindre que la mise en place de la zone de sécurité aboutisse au désarmement ou au retrait des forces loyalistes de Tabankort. Plusieurs affrontements meurtriers se sont succédés depuis un mois dans cette région à mi-chemin entre Kidal, fief de la rébellion, et Gao, contrôlée par des groupes armés favorables à Bamako.
Un faux document a circulé faisant croire à un accord entre les pro-azawad et les Nations Unies
Et la diffusion le week-end dernier d’une fausse copie d’une version de travail du texte devant mener à l’accord a mis le feu aux poudres.
Sur ce faux document un drapeau de l’Azawad avait été ajouté à côté du logo de la Minusma, laissant entendre que l’accord sur la zone temporaire de sécurité était en fait un accord entre les pro-azawad et les Nations Unies.
"Ce document de travail, une piste de réflexion sans aucune portée juridique, constituait un projet en cours d’élaboration", a confirmé la Minusma mercredi précisant que ce document était censé être discuté avec les autorités avant d’être mis en œuvre.
"Ce document a été utilisé à des fins de propagande politique, mais également de déstabilisation du processus de paix et nous le déplorons", a dénoncé David Gressly de la Minusma.
Le gouvernement malien "exhorte" la Minusma à prendre des initiatives propres à résorber la situation
En dépit de ces propos, le gouvernement malien a – fait rare – tenu à publier un communiqué, qui "exhorte la Minusma au traitement impartial du gel des positions et l’engage à ses côtés à prendre les initiatives propres à résorber la situation ainsi créée".
>> Pour aller plus loin : Deux ans après l’opération Serval, où en est l’armée malienne ?
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