Afrique du Sud : le parquet conteste le rétablissement de poursuites contre Zuma
Le parquet sud-africain a saisi vendredi la plus haute instance judiciaire du pays pour contester une décision de justice ordonnant le rétablissement de 783 charges de corruption contre le président Jacob Zuma dans une affaire de contrat d’armement.
![Le président sud-africain Jacob Zuma devant le Parlement au Cap, le 29 avril 2016. © Mike Hutchings/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/05/23/sipa_ap21889152_000001.jpg)
Le président sud-africain Jacob Zuma devant le Parlement au Cap, le 29 avril 2016. © Mike Hutchings/AP/SIPA
« Les documents ont été adressés ce jour à la Cour constitutionnelle », a déclaré à l’AFP la porte-parole du parquet, Bulelwa Makeke.
La Cour constitutionnelle doit désormais se prononcer sur la recevabilité ou non de la saisine.
Le scandale de corruption présumée, lié à la conclusion en 1999 d’un contrat d’armement de 4,8 milliards de dollars, empoisonne la carrière politique de Jacob Zuma depuis 2007, date à laquelle il avait été inculpé de 783 charges de corruption, fraude fiscale et racket.
Mais en 2009, quelques semaines seulement avant son élection à la présidence de l’Afrique du Sud, le parquet avait décidé de retirer ces poursuites, pour vice de forme.
Cette année, après une longue bataille judiciaire menée par l’opposition, la justice sud-africaine avait finalement déclaré « irrationnel » l’abandon de ces charges, rouvrant la porte à leur rétablissement.
Le parquet et le président avaient demandé à faire appel, mais avaient été déboutés en juin. La saisine de la Cour constitutionnelle est le dernier recours possible pour le parquet.
Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a dénoncé vendredi l’attitude du parquet qui « s’efforcer de protéger le président Jacob Zuma ».
La décision du ministère public intervient à moins de trois semaines des élections municipales, où le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), pourrait perdre plusieurs villes clés du pays, dont Pretoria, Johannesburg et Port Elizabeth (sud-est), selon un sondage Ispos South Africa.
Le second mandat du président, âgé de 74 ans, expire en 2019. Jacob Zuma ne peut pas constitutionnellement se représenter.
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