Posté à l’angle de l’avenue de Verdun et de la Promenade des Anglais, une équipe de la brigade spécialisée de sûreté – une femme et deux hommes – observe les nombreux spectateurs prendre le chemin du retour.
Ces deux gardiens de la paix et un adjoint de sécurité sont chargés de « sécuriser la promenade conformément au service d’ordre », raconte l’un d’entre eux dans un procès-verbal dont l’AFP a pris connaissance dimanche.
Ils reçoivent alors un appel radio leur indiquant qu’un camion a percuté des passants. Il sont appelés rue des États-Unis. Très vite, un deuxième message radio les informe que le poids lourd se trouve sur la Promenade des Anglais.
Les trois policiers remontent en courant la célèbre avenue.
Face à un des deux gardiens de la paix, « se trouve un camion accidenté ». « Il était arrêté, l’avant du véhicule complètement arraché. Il n’y avait plus de capot moteur », raconte-t-il.
Derrière sur plusieurs mètres et sous le camion, ils voient des personnes au sol, du sang et entendent « les pleurs et les cris ».
« Je n’ai pas tout de suite compris ce qu’il se passait », reconnaît le gardien de la paix. « Ça courait dans tous les sens. »
Un homme monte alors sur le cale-pied côté conducteur du camion, les policiers ne savent pas s’il tente d’attraper le conducteur ou de le frapper. Deux autres policiers le maîtrisent — il s’agit en fait d’un passant qui tentait de stopper le tueur.
Le chauffeur du camion saisit une arme, les policiers voient « son bras avec une arme de poing dans la main droite ». Mohamed Lahouaiej-Bouhlel commence à tirer. Le gardien de la paix, à 15 mètres environ, « sort son arme et la dirige dans la direction » du tueur.
Des coups de feu sont tirés. Le gardien de la paix, positionné sur le terre-plein, est « quasiment face à lui » sur sa gauche, le camion étant sur la chaussée.
Le policier tire une première fois en visant la tête, car « c’est la seule chose » qu’il voit. Le chauffeur se baisse avant de se coucher.
Il réapparaît sur le siège côté passager. Le gardien de la paix tire à nouveau, tout comme ses deux collègues, dissimulés derrière des palmiers.
Puis Lahouaiej-Bouhlel dirige son arme vers eux. Le gardien de la paix fait de nouveau feu à deux reprises, avant de voir « sa tête tomber en arrière sur le montant de la fenêtre, côté passager du camion ».
Il ne sait pas s’il a tué le chauffeur. A eux trois, les policiers ont tiré une vingtaine de balles avant d’entendre : « Stoppez le tir ».