Côte d’Ivoire : les investissements marocains reculent au premier semestre
Les entreprises ivoiriennes ont surclassé leurs consœurs marocaines en devenant le premier investisseur dans le pays au premier semestre 2016, avec 31 % des investissements contre 15 % pour les opérateurs du royaume chérifien.
Le montant total des investissements agréés par le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) au premier semestre 2016 a atteint 219 milliards de F CFA (334 millions d’euros) contre 176 milliards de F CFA durant la même période l’an dernier, soit une progression d’environ +25 %. Au premier semestre 2015, les entreprises marocaines avaient réalisé 29 % des investissements agréés par le Cepici, soit environ 51 milliards de F CFA, contre environ 33 milliards de F CFA durant les six premiers mois de cette année.
Durant les six premiers mois de cette année, « 103 entreprises ont été agréées par le Cepici contre 76 sur la même période en 2015, soit un taux de croissance de +36 % », s’est félicité Emmanuel Essis Esmel, son directeur général, le mardi 12 juillet dernier, durant la présentation du bilan semestriel de l’institution ivoirienne.
Directives de la Banque centrale du Maroc
« Le recul des investissements marocains s’explique par les nouvelles directives de la Banque centrale du pays qui enjoint les banques du royaume à mieux maîtriser leurs risques sur les opérations d’acquisitions et de refinancement des entreprises marocaines en Afrique de l’Ouest », explique une source à la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest. Cette dernière collabore d’ailleurs avec Bank Al-Maghrib , la banque centrale marocaine, pour mieux superviser les opérations des établissements bancaires du royaume en Afrique de l’Ouest francophone.
En 2016, l’objectif assigné au Cepici est d’atteindre 900 milliards de F CFA d’investissements enregistrés à son guichet. Si seulement un cinquième de ce volume a été réalisé au premier semestre, du côté de l’institution ivoirienne, on rappelle que c’est surtout durant la seconde moitié de l’année que le gros des activités dans ce domaine prend place.
Dysfonctionnements administratifs
Pour autant, le Cepici est confronté à des dysfonctionnements dans l’administration, qu’il s’agisse d’opacité ou de discordance entre les systèmes d’information des branches de la fonction publique, qui plombent la capacité d’absorption des investissements.
Le gouvernement a prévu cette année 48 réformes pour accroître l’attractivité de la Côte d’Ivoire pour les investisseurs. Toutefois, seulement 17 réformes ont été engagées et exécutées au premier semestre. Le gouvernement espère finaliser les 31 autres reformes d’ici la fin de l’année.
« Une économie qui croit en moyenne à 8,5 % par an devraient attirer plus d’investissements. Le Premier ministre et les ministres comptent aller plus loin et 5 milliards F CFA sont prévus pour financer les réformes dans le sens du Doing Business [le classement de la Banque mondiale sur la facilité à faire des affaires dans un pays, ndlr] » a expliqué à Jeune Afrique un membre du gouvernement ivoirien.
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