Macky Sall : « Nous demandons que la RASD soit suspendue de l’Union africaine »

Juste avant avant de quitter Kigali où il a assisté au 27e sommet des chefs d’État de l’Union africaine (UA), le président du Sénégal, Macky Sall, a répondu en exclusivité aux questions de Jeune Afrique.

Le président sénégalais Macky Sall aimerait inviter des chefs d’Etat non francophnes afin d’élargir l’audience du Forum de Dakar. © Abraham Caro Marin/AP/SIPA

Le président sénégalais Macky Sall aimerait inviter des chefs d’Etat non francophnes afin d’élargir l’audience du Forum de Dakar. © Abraham Caro Marin/AP/SIPA

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Publié le 18 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : L’élection du nouveau président de l’UA a été reportée au prochain sommet, au mois de janvier. Est-ce une victoire de l’Afrique de l’Ouest, qui plaidait dès le début pour un tel scénario ?

Macky Sall : En effet, l’Afrique de l’Ouest avait alerté sur le fait que les conditions n’étaient pas réunies pour choisir le bon profil. Notamment parce que l’annonce du départ de Nkosazana Dlamini-Zuma avait surpris un certain nombre de pays, qui n’ont pu se préparer pour participer à l’élection. Partant de tout cela, nous avions demandé, bien avant la tenue de ce sommet, le report de l’élection et la réouverture des candidatures. Cette demande n’a pas été acceptée, ce que nous avons déploré. Finalement, le vote nous a donné raison. L’abstention était supérieure au nombre de voix en faveur des candidats ! Les candidatures vont être rouvertes. Et le Sénégal présentera un candidat.

Abdoulaye Bathily est aujourd’hui le candidat du Sénégal

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Peut-on dire officiellement qu’il s’agira de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Abdoulaye Bathily ?

Oui. Il est aujourd’hui le candidat du Sénégal. Et nous allons demander à l’Afrique de l’Ouest de le soutenir, comme à tout le continent. M.Bathily  a le profil de la fonction.

Ce n’est pas une question de diplômes

Les trois candidats présentés le 18 juillet  n’avaient donc pas l’envergure nécessaire ?

Je ne peux pas dire ça. Ce serait une injustice. Ils sont des intellectuels accomplis, ils ont fait les plus grandes universités. Ce n’est pas une question de diplômes, mais de profil par rapport à une fonction éminemment politique.

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Autre sujet qui a particulièrement agité ce 27e sommet : l’amorce du retour du Maroc au sein de l’institution. Comment réagissez vous à la lettre envoyée par le souverain marocain à l’UA ?

Je m’en réjouis ! Je fais partie des chefs d’État qui ont demandé au royaume de faire tout son possible pour rejoindre notre famille. Mais je suis très déçu que cette lettre, adressée au président de l’UA en exercice (Idriss Déby Itno, le président du Tchad, ndlr), n’ait pas été lue devant l’assemblée. Cette lettre était adressée à tous les pays membres ! Le même blocage a été fait pour la motion que le Sénégal, et vingt-sept autres pays, ont signée et remise à l’UA.

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Que dit cette motion ?

Cette motion demande que la RASD (République arabe sahraouie démocratique, ndlr) soit suspendue de l’UA en attendant que l’ONU règle le problème devant le Conseil de sécurité. C’est une demande qui est en rapport avec le droit international. Dès lors que la RASD n’a pas été reconnue par les Nations unies et d’autres organisations internationales, il aurait été plus juste d’attendre qu’un référendum d’autodétermination ait lieu, par exemple, pour ensuite se prononcer au niveau continental.

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