Soudan du Sud : le journaliste Alfred Taban détenu au secret depuis samedi

Reporters sans frontières a appelé lundi à la libération immédiate du très respecté journaliste sud-soudanais Alfred Taban, rédacteur en chef du Juba Monitor, détenu au secret depuis samedi.

Alfred Taban et George W. Bush à Washington le 27 juin 2006. © AFP

Alfred Taban et George W. Bush à Washington le 27 juin 2006. © AFP

Publié le 18 juillet 2016 Lecture : 1 minute.

Convoqué le 16 juillet par les services de sécurité avec sa rédactrice en chef adjointe Ann Nimiriano, Alfred Taban, fondateur en 2000 du Khartoum Monitor, devenu le Juba Monitor, est depuis détenu dans un endroit inconnu, a rapporté l’organisation de défense des journalistes. Sa collègue a été libérée après avoir été interrogée.

« Nous demandons aux autorités du Soudan du Sud de relâcher immédiatement Alfred Taban et de s’assurer que ses droits soient garantis et qu’il ait accès à un médecin », déclare RSF dans un communiqué.

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« L’arrestation de ce journaliste émérite est une violation supplémentaire de la liberté de la presse dans ce pays déjà si éprouvé par la répression gouvernementale contre les libertés publiques depuis le début du conflit civil » en décembre 2013, poursuit RSF.

Édito contre Kiir et Machar

Plusieurs sources interrogées par RSF ont indiqué que son arrestation pourrait être liée à un éditorial, intitulé « Parlons franchement » et paru la veille de son arrestation, le 15 juillet. Alfred Taban y dénonçait le rôle néfaste joué selon lui par le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar, dont les troupes se sont violemment affrontées dans la capitale Djouba du 8 au 11 juillet, faisant plus de 300 morts et 42 000 déplacés.

« Il n’y aucune raison pour que ces deux dirigeants restent à leur place », écrivait le journaliste, citant les récents combats et une économie en ruines.

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Alfred Taban y appelait à la désignation d’un nouveau président de l’assemblée nationale qui se verrait confier la mise en place de réformes et serait le garant de l’accord de paix signé en août 2015.

Depuis le début de l’année, les journalistes et défenseurs des droits de l’homme sont particulièrement visés et de nombreux journalistes vivent actuellement dans la clandestinité, affirme également RSF. À ce titre, l’organisation rappelle que le journaliste de radio John Gatluak Manguet Nhial a été tué le 11 juillet dans un hôtel de Djouba, « probablement en raison de son appartenance à la tribu nuer », l’ethnie de M. Machar.

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