Mali : IBK, l’armée et le dossier Ag Gamou
Le dossier du général Ag Gamou ne semble pas perçu de la même manière par le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, et par certains hauts-gradés. Une mésentente qui a récemment causé le limogeage du chef d’état-major des armées. Explications.
La signature du document d’entente, le 20 juin dernier, entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord n’a pas permis de décoincer le processus de paix dans le Nord, comme le souhaitait Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). La Coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA) et les groupes de la Plate-forme, proches de Bamako, n’arrivent pas s’entendre sur la gestion politique de la ville de Kidal.
« À Kidal, le général Ag Gamou vise la présidence de l’assemblée régionale pour son ami Alhamdou Ag Ilyène, consul du Mali au Niger et ancien gouverneur de la ville), nous confie une source proche de la médiation. Or la CMA, vise cette même place.
Pour débloquer la situation, IBK a fait appel à son chef d’état-major des armées, le général Mahamane Touré, lui « demandant d’ordonner au général Alhadji Ag Gamou [installé dans la région de Kidal depuis quelques mois, NDLR] de revenir à la base de l’opération Maliba, dans la ville de Gao », nous confie une source proche de la présidence malienne. Qui ajoute « Le général Mahamane Touré a refusé cette demande du président IBK ».
Parfaite entente
Le 29 juin, à la faveur d’un conseil des ministres, le général Touré est donc limogé et remplacé par son adjoint, le général Didier Dacko, qui est nommé lors de ce même conseil au grade de général de division. Mais selon une source de l’état-major particulier de la présidence malienne, le général Ag Gamou est en parfaite entente avec l’armée malienne au sujet de son positionnement dans la région de Kidal. Les deux généraux, Dacko et Ag Gamou, se connaissent bien et se respectent depuis qu’ils ont mené ensemble des opérations militaires en 2012, avant la chute du Nord entre les mains des groupes armés.
Ces derniers jours, la presse malienne va jusqu’à évoquer une possible démission du nouveau chef d’état-major général des armées, toujours à cause de l’épineuse question du retrait du général Ag Gamou de la région de Kidal. Dimanche 17 juillet, à Niamey, le général Ag Gamou était présent lors de la signature du document d’entente entre la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et la Plate-forme, dont est issue le Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia, fondé par Ag Gamou), au sujet de la gestion sécuritaire de la ville de Kidal. Cet accord permettra-t-il de faire baisser la tension ?
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