États-Unis : le parti républicain va investir Donald Trump sur fond de tensions

Le vainqueur des primaires à l’investiture républicaine Donald Trump devrait être investi mardi par les délégués républicains, réunis à Cleveland, dans l’Ohio (nord).

Donald Trump et son épouse Melania Trump lors de la convention républicaine le 18 juillet 2016 à Cleveland. © AFP

Donald Trump et son épouse Melania Trump lors de la convention républicaine le 18 juillet 2016 à Cleveland. © AFP

Publié le 19 juillet 2016 Lecture : 3 minutes.

Le magnat de l’immobilier a fait une brève apparition lundi soir sur la scène de la salle omnisports Quicken Loans Arena avant le discours de son épouse, l’ancien mannequin Melania Trump, à l’ouverture de la convention républicaine qui se tient dans cette ville des Grands Lacs du 18 au 22 juillet.

Roulant les « r » de son accent slovène, celle qui deviendrait la 1ère première dame née à l’étranger depuis Abigail Adams en 1797 a présenté son mari comme un homme à poigne, mais plein d’amour pour les siens, et son pays.

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« Donald veut représenter tout le monde, pas seulement certains. Cela inclut les chrétiens, les juifs et les musulmans », a-t-elle déclaré, répondant aux critiques de la candidate démocrate Hillary Clinton qui lundi a accusé Donald Trump de flirter avec les suprématistes blancs. « Cela inclut les Hispaniques et les Noirs et les Asiatiques, et les pauvres et la classe moyenne », a-t-elle ajouté.

Divisions au sein du parti républicain

Si l’illustre Bob Dole, candidat républicain à la présidentielle de 1996, était là lundi, on ne compte plus les ténors républicains absents. Les dissensions ont éclaté au grand jour quand des délégués anti-Trump ont sifflé, hué et perturbé les travaux de la convention.

Mais ce ne fut qu’un baroud d’honneur, sans effet pour l’intronisation du candidat tant la majorité du parti est de facto résignée. Après le vote des 2 472 délégués élus lors des primaires, qui aura lieu État par État mardi en fin de journée, plus rien ne pourra empêcher l’impression du nom de Donald Trump sur les bulletins de vote de l’élection présidentielle du 8 novembre.

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Faible mobilisation anti-Trump

À cette résignation répondait la faible mobilisation des manifestants anti-Trump à l’extérieur de la convention. Quelque 500 personnes ont défilé lundi dans les rues de cette ville de l’Ohio, barricadée pour l’occasion, soit beaucoup moins que ce que les organisateurs espéraient.

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Les violences ou débordements que les autorités craignaient ne se sont pas produites. Une seule interpellation a eu lieu et les policiers ont aussi confisqué un petit couteau, un masque à gaz et un lance-pierres, leur seul butin du jour. Pourtant, des effectifs exceptionnels de policiers venus en renfort de tout le pays — Californie, Floride, Indiana, Texas… étaient déployés depuis ce week-end, dont beaucoup arpentaient les rues en se tournant les pouces.

Ce qui va nous unir, c’est Hillary Clinton

Pour faire le plein des voix en novembre, le fond du message de Donald Trump comptera autant que le désir des électeurs républicains d’empêcher Hillary Clinton de succéder à Barack Obama. Passée au second plan pendant cette semaine républicaine, son adversaire démocrate prépare sa propre intronisation la semaine prochaine, martelant le caractère « dangereux » du républicain.

« Ce qui va nous unir, c’est Hillary Clinton », martèle John Jay LaValle, vice-président du parti républicain de l’État de New York. Le rejet de la démocrate, qui garde un peu plus de trois points d’avance en moyenne dans les sondages, est un mobile puissant dans un électorat de plus en plus polarisé. Déjà, les protestants évangéliques blancs, base du parti républicain, plébiscitent Donald Trump, qui fait encore mieux que le mormon très croyant Mitt Romney en 2012. Selon le think-tank Pew Research Center, basé à Washington, 78% le soutiennent, alors que 73% soutenaient Romney il y a quatre ans.

Discours d’investiture jeudi soir

Donald Trump cèdera la lumière mardi et mercredi à ses alliés politiques, quelques célébrités de second ordre, et ses enfants. Il reviendra jeudi pour son discours d’investiture. Même si son entourage assure que Trump fera du Trump, le milliardaire populiste devra profiter de l’occasion pour se hisser à la hauteur de la fonction qu’il convoite.

« Les Américains et le reste du monde le regarderont. Si Donald Trump ne change pas cette semaine, s’il ne donne pas l’image d’un homme présidentiel… il perdra » en novembre, prévient un délégué de l’Ohio, Mike Gonidakis. « Jeudi soir, ce sera son grand moment. S’il se plante, je ne pense pas qu’il pourra s’en remettre. »

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