La branche libyenne de l’État islamique revendique un attentat qui a fait au moins 12 morts à Tripoli
L’hôtel Corinthia, qui accueille régulièrement diplomates et journalistes à Tripoli, a été la cible mardi d’une attaque terroriste. Des hommes armés ont fait au moins douze morts (dont trois assaillants et cinq étrangers), avant de se faire exploser dans l’enceinte de l’établissement.
Les assaillants ont fait exploser une voiture piégée devant l’hôtel de la capitale libyenne, selon des sources de sécurité, qui ont affirmé qu’au moins trois personnes avaient trouvé la mort suite à l’explosion. L’établissement était pourtant encerclé par les forces de sécurité, et était considéré comme l’un des lieux les plus sûrs de la capitale, accueillant notamment des délégations étrangères, des journalistes et le siège du gouvernement libyen pendant un temps.
La correspondante de la BBC en Libye, Rana Jawad, indique sur son compte Twitter que l’établissement avait reçu, quelques jours auparavant, une menace les invitant à "évacuer le bâtiment" selon un employé de sécurité.
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Selon le porte-parole des opérations de sécurité à Tripoli, Issam al-Naass, les quatre hommes ont ensuite pénétré les lieux, tuant par balles deux membres des forces de sécurité. Ils ont également blessé par balles trois employés. Deux autres, de nationalité philippine, ont été légèrement blessés par des éclats de verre en raison du souffle. Le bilan global reste pour le moment difficile à déterminer, les assaillants s’étant ensuite fait exploser à l’intérieur de l’établissement, mais au moins douze personnes auraient succombé lors de l’attaque.
D’après une source du ministère de l’Intérieur, un des tireurs aurait été arrêté. Les trois autres auraient péri alors qu’ils avaient été encerclés au 24e étage de l’hôtel par les forces de sécurité.
Dans une première réaction à l’attentat, la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini a condamné un acte de terrorisme qui porte un coup aux efforts destinés à rétablir la paix et la stabilité dans le pays, en allusion aux négociations en cours à Genève.
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La branche libyenne de l’État islamique a, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE, revendiqué l’assaut sur Twitter, mais il n’était pas possible d’avoir confirmation de responsables libyens dans l’immédiat. Selon RFI, l’organisation jihadiste aurait baptisé cette attaque "raid Abu Anas Al-Libi", du nom du terroriste arrêté en octobre 2013 par les Américains à Tripoli et mort en détention le 2 janvier à New York.
La capitale libyenne est contrôlée par Fajr Libya, puissante coalition de milices, notamment islamistes, qui ont installé un gouvernement parallèle à Tripoli après en avoir chassé celui reconnu par la communauté internationale. Le chef du gouvernement auto-proclamé en Libye, Omar al-Hassi, se trouvait à l’intérieur de l’hôtel au moment de l’assaut mais il a été évacué sains et sauf, selon le porte-parole.
(Avec AFP)
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