Nigeria : la ville de Maiduguri doit-elle craindre une nouvelle attaque de Boko Haram ?

Boko Haram s’approche dangereusement de Maiduguri. Après la prise d’une nouvelle localité dimanche dans le nord-est du Nigeria par le groupe islamiste, l’étau se resserre autour de la capitale de l’État de Borno. Sa chute est-elle vraiment à craindre ? Quelles en seraient les conséquences ?

Les forces de l’ordre nigérianes lors d’un meeting, le 24 janvier 2015 à Maiduguri. © AFP

Les forces de l’ordre nigérianes lors d’un meeting, le 24 janvier 2015 à Maiduguri. © AFP

Publié le 27 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

À Maiduguri, les autorités s’évertuent à appeler les habitants à ne pas céder à la psychose. Mais tout le monde est conscient qu’un assaut de Boko Haram est imminent. D’autant que le groupe islamiste avait déjà essayé dimanche de prendre le contrôle de cette ville stratégique, capitale de l’État de Borno.

Boko Haram va retenter d’attaquer

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L’attaque du groupe islamiste sur la ville de Maiduguri a certes été repoussée le 25 janvier, mais au prix de plusieurs heures de violents combats, lors desquels "de très nombreux" islamistes ont été tués selon l’armée.

Dans la foulée, les autorités avaient décrété un couvre-feu de 24 heures qui a été rapidement levé le lendemain. Lundi, le colonel Sani Usman, porte-parole de l’armée dans la région, a même considéré que la population pouvait à nouveau "vaquer à ses occupations".

La ville n’aurait donc plus à craindre une nouvelle attaque de Boko Haram ? Pour l’expert en sécurité Abdullahi Bawa Wase, Boko Haram "va certainement retenter" de prendre la ville. "Ce n’est qu’une question de temps, Maiduguri est stratégique".

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Des millions d’habitants menacés

Fief historique de Boko Haram, Maiduguri, une ville d’environ un million d’habitants initialement, a vu sa population doubler, ces derniers mois, avec l’arrivée massive de centaines de milliers d’habitants de l’État de Borno, chassés de leurs villes et villages par les violences islamistes.

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Et le groupe islamiste campe désormais à Monguno, localité conquise dimanche situé à quelque 130 kilomètres seulement au nord-est de la capitale de l’État de Borno. Une éventuelle attaque de Boko Haram à Maiduguri mettrait ainsi en danger la vie de ces millions d’habitants de l’État de Borno qui sont venus se réfugier dans la capitale.

>> Voir aussi notre carte interactive : la fulgurante avancée de Boko Haram

Adieu les élections à Borno

L’imminence de l’assaut jihadiste à Maiduguri fait également planer une ombre sur les élections législatives et présidentielle qui doivent se tenir le 14 février, car une grande partie des quatre millions d’habitants de l’État pourraient être empêchés de voter.

Des notables de la ville avaient estimé en septembre que Maiduguri accueillait désormais plus de la moitié des 4,1 millions d’habitants de l’État de Borno – et les déplacés n’ont pas cessé d’affluer par milliers depuis cette date.

Déjà à ce moment-là, ces notables, rassemblés au sein du "Forum des Anciens", avaient tiré la sonnette d’alarme, estimant que Maiduguri était "encerclée" et pouvait tomber à tout moment, sans d’importants renforts de l’armée.

Sa chute pourrait donc porter un coup fatal aux élections de février, selon Abdullahi Bawa Wase. "Cela voudrait dire que le vote n’a pas lieu dans l’État de Borno, comme la majorité des électeurs [de cet État] se trouvent aujourd’hui à Maiduguri", estime-t-il.

À la veille d’un scrutin annoncé comme le plus serré depuis le retour de la démocratie au Nigeria en 1999, l’opposition a déjà prévenu de son côté qu’elle contesterait les résultats, si une grande partie des habitants du Nord-Est – une région qui lui est largement acquise – était privée de vote.

(Avec AFP)

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