Côte d’Ivoire : nouvelles violences à l’université Houphouët de Cocody à Abidjan
De nouveaux affrontements ont eu lieu lundi sur le campus de l’université Houphouët d’Abidjan entre étudiants et forces de l’ordre. Bilan : de nombreux blessés et une trentaine d’arrestations.
Les démons de la violence ont à nouveau parlé sur le campus universitaire d’Abidjan – Cocody, la plus grande université de Côte d’Ivoire avec un effectif de plus de 60 000 étudiants. La Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (Fesci), le syndicat le plus influent du pays, a initié une manifestation lundi 18 juillet pour protester contre la prochaine expulsion des étudiants, prévue fin juillet dans le but de faire des travaux complémentaires dans les résidences universitaires en vue de loger les athlètes des Jeux de la francophonie qu’organise la Côte d’Ivoire en 2017.
La journée a commencé avec un rassemblement non autorisé dans l’enceinte de l’Université qui a viré au pugilat entre les étudiants et les agents de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui, vite débordés, ont reçu des renforts de la Brigade anti-émeute (BAE) et du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CDDO). Les policiers, armés de matraques et de grenades, faisaient face à des manifestants qui usaient de pierres et d’autres projectiles, mais ils n’ont cette fois pas fait usage de leurs armes à feu.
Une trentaine d’étudiants interpellés
« Les violences sont issues de la conjugaison de nombreux facteurs. Les Jeux de la francophonie sont un prétexte. Nous réclamons depuis longtemps le départ de la police de l’université après l’assassinat d’un des nôtres le mois dernier », a confié à Jeune Afrique un membre de la Fesci. Son secrétaire général Fulgence Kassi, lui, était injoignable. Le bilan provisoire des affrontements fait état d’une trentaine d’étudiants interpellés, de plusieurs policiers et étudiants blessés.
Les émeutiers n’auront pas épargné le matériel : amphithéâtres, véhicules administratifs ou privés ont subi la furie des étudiants. Du côté du gouvernement, on déplore ces nouveaux incidents. « La Fesci ne peut pas être un État dans l’État. Elle avait déjà agressé notre collègue de l’enseignement supérieur il y a trois semaines. La situation devrait être étudiée en conseil des ministres cette semaine par le ministre de la Sécurité », explique un membre du gouvernement qui indique que le président Alassane Ouattara était au 27e sommet de l’Union africaine à Kigali au Rwanda quand les violences ont éclaté.
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