Militaires français tués en Libye : que sait-on de la présence de forces étrangères dans le pays ?
Mercredi, la mort de trois sous-officiers français en mission en Libye a forcé Paris à communiquer sur sa présence militaire dans le pays. Bien que les puissances étrangères se gardent de communiquer sur le sujet, des forces spéciales de tous horizons évoluent sur le terrain.
Après la mort de trois sous-officiers français survenue mercredi en Libye, la France a pour la première fois confirmé officiellement sa présence dans le pays. Un secret de polichinelle, qui pose néanmoins la question de la stratégie mise en place par Paris, mais aussi par les autres puissances occidentales en Libye, cinq ans après la mort de Khadafi et la fin de l’intervention onusienne.
Côté français, les opérations lancées en Libye ont un but clair, bien résumé par François Hollande qui les qualifie de missions de « renseignement » et par son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian qui parle de « missions dangereuses contre le terrorisme ».
Les alliés de la France sont-ils également actifs ?
De leur côté, les médias britanniques ont également évoqué la présence de forces spéciales de la Couronne sans beaucoup plus de précisions. De la même façon, les Etats-Unis ont envoyé des forces spéciales sur place. Le but : mieux connaître le terrain et identifier les forces en présence. Là aussi, du renseignement, comme l’indique le Pentagone, indispensable pour surveiller la Libye, souvent qualifiée d’arrière-salle du jihadisme.
Mais le sujet est sensible politiquement, comme en atteste la réaction du général Thomas Waldhauser aux questions de John Mc Cain, ancien candidat républicain à la présidentielle et grand pourfendeur de la politique étrangère d’Obama : « Je ne suis pas au courant d’une quelconque grande stratégie pour l’instant. »
Pourquoi de telles opérations ?
Les Européens et les Américains s’inquiètent de cette menace directe au sud de la Méditerranée, même si l’organisation État islamique est sous la pression des forces du gouvernement d’union nationale dans son fief de Syrte (centre-nord). Le groupe, qui cherche à étendre son influence au-delà de la Syrie et de l’Irak, où il est sur la défensive, compterait 1000 à 1500 combattants en Libye, selon une source sécuritaire française, soit beaucoup moins que les 3000 à 5000 évoqués jusqu’ici.
Devant la complexité de la situation, Paris et ses alliés veulent éviter tout engagement formel en Libye tant que le gouvernement d’union nationale n’en fait pas la demande, l’opinion publique libyenne restant farouchement opposée à une nouvelle intervention étrangère.
Le chef de ce gouvernement, Fayez al-Sarraj, a toutefois reconnu fin juin que ses forces recevaient de l’aide étrangère en « expertise et logistique ». Elles pourraient notamment être assistées pour la localisation et le ciblage de combattants de l’EI.
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