France : une ville en colère après la mort d’Adama Traoré lors de son interpellation par la gendarmerie
Des violences ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi, dans le département du Val-d’Oise, après la mort d’un homme d’une vingtaine d’années au moment de son interpellation par les gendarmes. Ses proches réclament des réponses.
Les autorités du Val-d’Oise étaient sur le qui-vive, mercredi 20 juillet, au lendemain d’une nuit de violences déclenchées par la mort d’un homme de 24 ans lors de son interpellation, qualifiée de « bavure » par les habitants de son quartier.
Des échauffourées impliquant une centaine de personnes y ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque s’est diffusée la nouvelle de la mort d’Adama, 24 ans. Suspecté dans une affaire d’extorsion de fonds, il est mort lors de son interpellation par les gendarmes mardi après-midi. Selon le procureur de la République à Pontoise, Yves Jannier, « il a fait un malaise pendant le trajet dans le véhicule » vers la gendarmerie. « Immédiatement alertés », les pompiers sont intervenus « à proximité ou dans la cour de la gendarmerie pour lui porter secours », mais n’ont pas pu le ranimer.
Au total, ces violences, qui se sont produites sur les communes limitrophes de Beaumont-sur-Oise et Persan, dans le nord de ce département de banlieue parisienne, ont fait cinq blessés légers dans les rangs des gendarmes, visés par des « tirs d’armes à plomb », a déclaré le directeur de cabinet du préfet du Val d’Oise, Jean-Simon Mérandat.
Mercredi, les jeunes du quartier Boyenval à Beaumont-sur-Oise, l’un de ceux où ont eu lieu les échauffourées, parlaient de « bavure », disant ne pas croire à la thèse d’un arrêt cardiaque. « Il était en pleine santé, c’était un grand sportif, un costaud », assure ainsi Sofiane, 30 ans, entouré d’autres jeunes des communes avoisinantes, certains les larmes aux yeux. « Si ça avait été l’inverse, le gars aurait pris 30 ans et le président de la République serait ici aujourd’hui », ajoute-t-il. « On sait que ça va être camouflé », lance Ornel, 24 ans. « On aimerait bien que les gradés viennent nous voir. Si ça brûle pas y aura rien, c’est le sentiment qu’on a ».
« Des questions se posent »
Dans l’après-midi, les jeunes du quartier se sont rendus à la mairie de Persan où devait être organisé un point presse avec le maire de la commune et le préfet du Val-d’Oise : « on veut voir le corps, qu’on nous explique », disaient-ils. Ils sont repartis sans les explications attendues, le point presse ayant finalement été annulé.
Le procureur de Pontoise a indiqué qu’une information judiciaire avait été ouverte sur « les circonstances du décès ». Une enquête conjointe de la section de recherches et de l’inspection générale de la gendarmerie est en cours. Le procureur souligne dans Le Parisien « l’absence de traces de coups » sur la victime. « On ne sait pas ce qui s’est exactement produit dans le véhicule. J’ai ordonné une autopsie qui sera effectuée très rapidement. Nous aurons alors les éléments d’information sur les raisons qui ont conduit au décès de ce jeune homme de 24 ans. »
« La famille veut obtenir toute la clarté sur ce qui s’est produit et qui a conduit un jeune homme à décéder », indique, de son côté, Me Frédéric Zajac, l’avocat de la famille interrogé par Le Parisien. « J’attends les éléments objectifs. Mais un jeune de 24 ans qui décède dans une voiture, il y a des questions qui se posent. Il faut qu’on nous explique. »
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