Militaires français tués en Libye : le gouvernement d’union nationale accuse Paris de violation du territoire
Le gouvernement libyen a accusé mercredi la France de violer le territoire national après l’annonce de la mort de trois soldats français en Libye. Des manifestations de protestation ont eu lieu dans plusieurs villes du pays.
La présence française est « une violation du territoire libyen », a condamné le gouvernement libyen d’union nationale (GNA), dans un communiqué publié sur son compte Facebook le 20 juillet, après l’annonce dans la matinée de la mort de trois militaires français en Libye par le ministère de la Défense.
Le GNA estime que rien ne « justifie une intervention » sans qu’il en soit informé, se félicitant en revanche de « toute aide ou assistance offerte par les pays amis dans la guerre contre Daesh [acronyme arabe de l’État islamique (EI)], tant qu’elle intervient dans le cadre d’une demande adressée au GNA et en coordination avec le GNA », selon le texte.
Le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, avait ainsi reconnu fin juin que ses forces recevaient de l’aide étrangère en « expertise et logistique ». Elles pourraient notamment être assistées pour la localisation et le ciblage de combattants de l’EI.
Manifestations
En réaction, des centaines de personnes ont manifesté mercredi dans plusieurs villes de Libye pour protester contre la présence militaire françaises. Selon l’AFP, des rassemblements ont été organisés à Tripoli, la capitale, et à Misrata, à 200 km à l’Est.
Plus tôt, dans la matinée, le ministère de la Défense avait indiqué que trois sous-officiers des forces spéciales françaises étaient mort en Libye dans le cadre d’une mission en « service commandé ». Selon l’Associated press, leur hélicoptère a été abattu dimanche par des miliciens islamistes qui ont revendiqué l’attaque. Mais le président François Hollande a indiqué qu’ils étaient décédés dans « un accident d’hélicoptère », sans en précisant la cause.
Jusqu’à présent, la France n’avait jamais confirmé la présence de ses militaires sur le sol libyen, reconnaissant uniquement le survol de ses avions militaires dans le pays pour collecter de l’information et du renseignement.
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